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  • Richard Lefrançois
  • Retraité et professeur associé (Université de Sherbrooke, Québec), Sociologue, gérontologue
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Archives Des Six Derniers Mois

8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 23:37
SUR LE BLOG DE PAUZIN " PATRIARCHE DU WEB" 85 ANS.
http://jpauzinoverblog.net.over-blog.net

LE VIEILLISSEMENT EST LA PLATE-FORME DE L'INVISIBLE !

 

ON EST STUPÉFAIT PAR L'IGNORANCE DES " SENIORS" QUI PRÉTENDENT PROLONGER LEUR " DURÉE DE VIE ", SANS PRENDRE EN COMPTE SA SIGNIFICATION ONTOLOGIQUE ?
Jusqu'où voudront-ils aller ? Question de chiffre ? Battre un record de longévité ? Rivaliser avec les patriarches de la Bible ?..


-- À 85 ans, pour moi la donne à changé, même si je n'ai rien à prouver, aucune manifestation externe puisque tout se passe dans l'invisible. --


EN ASTROPHYSIQUE,  LA LUMIÈRE NOIRE ET LE BOSON DE HIGGS ( POUR L'INSTANT)  NE PROVOQUENT AUCUN SCANDALE SI UN SCIENTIFIQUE PERSISTE À LES DÉCLARER "INVISIBLES". MAIS QUID DANS LA VIE QUOTIDIENNE ? l'INVISIBILITÉ EST UNE FICTION.

Et, cependant, la plus grande partie de la vie humaine se trouve cachée, occultée ou ludique. Nous rêvons une bonne part de notre activité, le coeur bat mais l'esprit est ailleurs.

En vérité, écrivait Julien GREEN dans son  JOURNAL, nous ne croyons pas à l'invisible..".. sauf dans les films et les polars..
Un senior de 85 ans n'est présent qu'en apparence, le meilleur de son activité se trouve de l'autre côté du miroir, mais lui seul le sait.. Cependant il lui faut éviter tout signe ostentatoire, surtout éviter de "montrer".
En public la gravitation.
En privé  ?  Pourquoi coller au sol quand on  fatigue plus avec l'âge..?  Ridicule. Mais laissons le sujet.

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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 08:55

Muscade Muscade is offline

Éditeur et Directeur de Francophones des FluTrackers                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

                                                                                                                                                             Un supercentenaire est une personne qui a atteint ou dépassé l'âge de 110 ans, âge que seulement un centenaire sur mille atteint ou dépasse (données européennes). Au-delà de cet âge, seul un supercentenaire sur 50 atteint les 115 ans (données françaises). Seuls 22 supercentenaires dans le monde ont fêté leurs 115 ans, dont les deux tiers ont dépassé les 115 ans, le cinquième les 116, le dixième les 117.
Le terme supercentenaire est apparu dans les années 1970, il a ainsi été cité par le journaliste Norris Mc Whirter, l'éditeur du
Livre Guinness des records, et a depuis été repris comme un terme courant pour désigner les personnes ayant largement dépassé les 100 ans, 110 ans étant le seuil communément admis, avant d'être repris par le milieu de la recherche en gériatrie. Mais ce seuil pourrait être rabaissé par les chercheurs à 107 ans puisqu'il a été démontré récemment que cet âge correspond à un seuil statistique avec une stabilisation du taux de mortalité. En effet, on constate que:

– entre 95 ans et 107 ans, la croissance du taux de mortalité baisse;
– à partir de 107 ans, le taux de mortalité devient constant.
On estime désormais que si cette extrême longévité tient à des facteurs génétiques, l'environnement joue aussi un grand rôle. La multiplication des maisons de retraite médicalisées mettant les personnes très âgées à l'abri du stress, de variations climatiques ou de microbes pourrait faire augmenter considérablement le nombre de supercentenaires.                                                                                                                                                                            

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 11:14

En juillet 2010 paraissait le 9e volume de la collection “la Fabrique des possible”s chez FYP éditions. Ce volume intitulé Bien vieillir grâce au numérique (présentation chez FYP éditions, Amazon, Apple Store), signé Carole-Anne Rivière et Amandine Brugière de la Fing, mettait ainsi une conclusion sur le programme Plus Longue la vie initiée par la Fing 2 ans auparavant.

 

«Selon la Fing, le rendez-vous a été manqué entre les nouvelles technologies et les personnes âgées. Il y a d'un côté, des seniors qui utilisent de plus en plus internet et de l'autre côté des produits technologiques qui leurs sont dédiés (pour maintenir leur autonomie, pour les assister ou pour simplifier l'accès au numérique) qui ont du mal à être adoptés.

Selon cet ouvrage, en France, le vieillissement n'est perçu et abordé par la société et les technologies que du point de vue de la médicalisation et de la dépendance. On oublie trop que l'augmentation de l'espérance de vie permet de vivre plus longtemps en bonne santé.

Le développement de l'usage du numérique et des réseaux qui révolutionne le quotidien, doit donc permettre d'améliorer la vie des seniors. Il est montré dans cet ouvrage comment les technologies et les services numériques pour les seniors peuvent contribuer à la qualité de vie, à l'autonomie, à la relation, à la cohésion de la société, et au dynamisme de l'économie.»

 

L’internaute intéressé à en savoir davantage peut consulter en ligne, gratuitement, le deuxième chapitre de l’ouvrage. Fort intéressant!

 

Voici le lien :

 

http://www.internetactu.net/2010/09/30/vieillissement-et-nouvelles-technologies-un-rendez-vous-manque/

 

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 02:09

 

SOURCE: Radio-Canada.ca avec Presse canadienne

Mise à jour le lundi 23 août 2010 à 12 h 28

 

Le vieillissement de la population semble être le principal facteur d'inquiétude des Canadiens par rapport à leur système de santé, selon un sondage en ligne publié lundi par l'Association médicale canadienne (AMC).

L'arrivée massive des baby-boomers à l'âge de la retraite fait craindre une baisse de la qualité du système public à 80 % des répondants à ce sondage mené par la firme Ipsos Reid. Une proportion presque identique, soit 79 %, croit que le niveau de couverture ne sera pas le même pour tous.

Dans une proportion de 76 %, les répondants s'attendent à des taxes et à des impôts supplémentaires pour maintenir le niveau des services en santé. Par ailleurs, 72 % des Canadiens ont peur de manquer d'argent pour vieillir en bonne santé, une inquiétude qui dépasse celle concernant la capacité financière de prendre sa retraite (68 %) et celle de perdre son emploi (38 %).

De façon générale, seuls 35 % des répondants prévoient une amélioration des services de santé avec le temps au Canada, tandis que 51 % croient que leur qualité empirera. Dans ce contexte, près de 85 % des répondants souhaitent que les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux négocient de nouvelles ententes sur la santé.

Selon le rapport annuel sur la santé des Canadiens de l'AMC, les adultes de moins de 46 ans sont plus à risque de voir le coût du système de santé augmenter que les baby-boomers. Le sondage Ipsos Reid indique que les jeunes adultes sont plus préparés à acheter des assurances et à puiser dans leur fonds de retraite pour payer leurs soins médicaux.

Le sondage en ligne Ipsos Reid a été effectué en juin auprès de 3483 répondants. Il comporte une marge d'erreur de 1,66 point de pourcentage, 19 fois sur 20.

 

COMMENTAIRES

Il ne sert à rien de culpabiliser en pointant du doigt une cohorte d’individus. Pour parvenir à un meilleur contrôle des dépenses publiques en santé, nous devons améliorer sans relâche notre système de prestation de soins tout en poursuivant les efforts pour comprimer les coûts en santé, SANS pour autant sacrifier la qualité des services.

 

Ce débat qui perdure doit être élargi, mis en perspective. Le vieillissement démographique (l’allongement de l’espérance de vie étant une conquête de la civilisation) occasionne nécessairement un surcoût en santé, mais pas aussi élevé qu’on nous le laisse croire. Les médias ont tendance à magnifier les problèmes.

 

En revanche, il faut voir que la réduction de la natalité  (ce qui est compatible avec les valeurs modernes et la nécessité d’un plafonnement démographique à l’échelle planétaire) représente moins de dépenses en éducation.

 

Puis, ne perdons pas de vue que la santé est l’ultime bien.

 

Faire face au défi du vieillissement démographique et des dépenses accrues en santé demande du courage politique pour initier les réformes nécessaires en matière de prévention sanitaire, comme la lutte contre la malbouffe et la sédentarité, sans oublier la précarité sociale et économique. 

 

Il importe de susciter un nouvel éthos du bien-être et du bonheur. Ce qui signifie de responsabiliser davantage les citoyens vis à vis de leur santé et de leurs ambitions de vie, de promouvoir des alternatives novatrices en santé comme les coopératives, de créer des structures bureaucratiques plus souples, légères et efficaces comportant un véritable système de reddition de compte, d’alléger l’appareil de soins, d’accroître l’accessibilité, de fournir des médecins de famille à un plus grand nombre de citoyens et de former les médecins pour qu’ils aient une approche globale de la santé.  Qu’attendons-nous pour passer à l’action?

 

Richard Lefrançois

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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 13:26

Stéphane Laporte, La Presse, 7 août 2010

 

tome5[1]

 

«Je poste cet article uniquement pour démontrer à quel point n’importe quel sujet, même celui sur la sécurité routière, peut servir de prétexte pour ridiculiser les aînés. Voir mon commentaire plus bas» RL

 

Le ministère des Transports du Québec va remplacer les panneaux routiers actuels par des panneaux routiers plus lisibles. Ah bon? Pourquoi? Est-ce pour répondre à la pression populaire? Y a-t-il eu, devant l'Assemblée nationale, des manifestations de milliers de personnes munies de grandes pancartes scandant: ON VEUT DES PANNEAUX ROUTIERS PLUS GRANDS! ON VEUT DES PANNEAUX ROUTIERS PLUS GRANDS!

Est-ce que cela faisait partie des recommandations de Lise Bissonnette pour encourager la lecture au Québec? Est-ce que Clotaire Rapaille est le nouveau conseiller du ministère des Transports?

 

Non, rien de tout cela. Si le gouvernement du Québec va dépenser plusieurs millions de dollars pour de nouveaux panneaux couverts d'une pellicule réfléchissante plus performante, c'est à cause du vieillissement de la population. Voilà, c'est aussi simple que ça. Le Québécois ne voit plus clair. Cataractes obligent, le Québécois n'est plus en mesure de distinguer si c'est écrit Val-David ou Val-d'Or. Il y a de quoi être perdu.

On ne peut pas reprocher au gouvernement de vouloir faciliter le long chemin de ses petits vieux.

 

Mais tant qu'à le faire, il ne faut pas le faire à moitié. Avant de lire les lettres sur le panneau, il faut d'abord se rendre compte qu'il y a un panneau. Et ça, pour de vieux yeux, ce n'est pas évident. Il faut donc, avant tout, attirer l'attention de l'oeil fatigué. Dans toute l'histoire du Québec, le panneau le plus vu fut celui de Marie-Chantal Toupin, qui trônait à la sortie du pont Jacques-Cartier. "Regardez-moi dans les yeux", qu'elle disait. Pas un vieux snoreau qui ne l'ait zyeuté. Alors, il suffit de le multiplier sur toutes les routes du Québec et d'écrire les indications requises sur la camisole de Marie-Chantal. Jeunes et vieux se rendront tous à destination, et avec le sourire.

 

Si on veut vraiment aider les aïeuls, il ne faut pas seulement remplacer les panneaux existants, il faut aussi ajouter des nouveaux panneaux avec de nouveaux renseignements. Parce que c'est bien connu, il n'y a pas que la vue qui devient floue en vieillissant, la mémoire aussi. Il est très important de rappeler au conducteur où il est: VOUS ÊTES SUR LA 20 EN DIRECTION DE QUÉBEC. Dix kilomètres plus loin: VOUS ÊTES TOUJOURS SUR LA 20 EN DIRECTION DE QUÉBEC. Dix kilomètres plus loin: VOUS ÊTES ENCORE ET TOUJOURS SUR LA 20 EN DIRECTION DE QUÉBEC.

 

Ça rassure et ça évite les crises de panique.

Et pourquoi se limiter aux panneaux? Tant qu'à adapter nos routes en fonction du vieillissement de la population, adaptons! Il faut augmenter le nombre de haltes routières, car il n'y a pas que la mémoire qui est lâche en vieillissant, la prostate aussi. Des toilettes publiques aux 5 km, et pépé aura l'esprit et la culotte en paix.

 

Il faudrait aussi abaisser la vitesse minimale exigée sur les autoroutes. En ce moment, un automobiliste ne peut rouler à moins de 60km/h. Or, c'est bien connu, l'homme âgé n'est pas pressé d'arriver. Il aime avancer à son rythme. L'idéal serait 30km/h. Ça permet d'admirer le paysage en écoutant Sweet People.

 

Une fois toutes ces mesures mises en place, il ne faudra pas s'arrêter là. Un vieux, ça ne roule pas que sur les autoroutes, ça roule en ville aussi. Si vous trouvez les panneaux routiers trop petits, ceux qui indiquent le nom des rues le sont encore plus. Sortez vos néons. Il y a aussi le son du camion qui recule qui n'est pas assez fort. Bip! bip! bip! Grand-papa risque d'être écrasé en dessous d'un dix-roues avant de réussir à l'entendre. Il faut augmenter le volume. BIP! BIP! BIP! Et le Québécois se tassera à temps.

 

C'est bien beau, les pistes cyclables, mais c'est très dangereux de s'y aventurer en marchette. Et le trottoir aussi est une zone risquée. On peut à tout moment être renversé par un jeune en planche à roulettes ou un trentenaire distrait en train de jaser au cellulaire.

 

Il faudrait donc des pistes pour les marchettes. Et tant qu'à faire, un service de fauteuils roulants Bixi. Vous prenez votre fauteuil Bixi à une station du Plateau et vous allez jouer à la pétanque au parc La Fontaine.

 

La vieillesse est un naufrage, a dit le général de Gaulle. Alors, transformons le Québec en île de Gilligan. En paradis pour l'âge d'or. Et distribuons le Viagra gratuitement à tous ceux qui en font la demande. Car à quoi ça sert de pouvoir se déplacer partout si on n'atteint jamais le nirvana?

 

Maintenant, est-ce que le gouvernement du Québec est prêt à investir autant pour améliorer la qualité de vie de ses aînés? Sûrement pas. C'est une chose de donner un contrat de panneaux à de possibles amis du parti; c'est autre chose de transformer le Québec en une immense Résidence Soleil.

 

Le vieillissement de la population, ce n'est qu'une excuse, au fond. On s'en doute bien. Personne n'est tombé dans le panneau.

 

COMMENTAIRES

Ayant déjà effectué des travaux de recherche dans le champ de la sécurité routière des personnes aînées, et constaté les risques accidentologiques associés à une signalisation inadéquate, je ne peux qu’approuver cette amélioration à notre signalisation routière. Il fallait cependant s’attendre à des réactions négatives et à des commentaires méprisants comme en fait foi cet article d’un journaliste. Le ton ironique et méprisant qu’emprunte l’auteur de l’article est évocateur du type d’argument invoqué pour s’opposer à cette nouvelle signalisation et tourner cette au ridicule cette annonce du ministère des transports.

 

D’entrée de jeu, on aura constaté à quel point ce texte revêt une connotation âgiste, comme en témoigne ces propos: «faciliter le chemin de ses petits vieux», .«Pas un vieux snoreau qui ne l'ait zyeuté» Et puis ce long passage, empreint de mépris: «Parce que c'est bien connu, il n'y a pas que la vue qui devient floue en vieillissant, la mémoire aussi. Il est très important de rappeler au conducteur où il est: VOUS ÊTES SUR LA 20 EN DIRECTION DE QUÉBEC. Dix kilomètres plus loin: VOUS ÊTES TOUJOURS SUR LA 20 EN DIRECTION DE QUÉBEC. Dix kilomètres plus loin: VOUS ÊTES ENCORE ET TOUJOURS SUR LA 20 EN DIRECTION DE QUÉBEC. » S’ajoute : «car il n'y a pas que la mémoire qui est lâche en vieillissant, la prostate aussi. Des toilettes publiques aux 5 km, et pépé aura l'esprit et la culotte en paix.». L’auteur se trouve drôle en parlant de «pistes pour fauteuils roulants, etc.». C’est vraiment désolant.

 

Dans un autre article du Devoir publié le 4 août, la journaliste Josée Boileau tombe elle aussi dans le «panneau» lorsqu’elle déclare ceci : «   Ainsi donc, le conducteur moyen vieillit et voit moins bien. Il pourrait changer de lunettes ou s'en acheter, ou bien lâcher le volant pour se laisser conduire (oups, sacrilège!)»

 

Soyons sérieux et respectueux. Les aînés sont des citoyens à part entière. Leur contribution économique, sociale, culturelle est considérable. Dès lors, n’est-ce pas la moindre des choses que d’assurer leur sécurité en tous lieux , de faciliter leur mobilité et de contribuer à leur épanouissement ce qui en fin de compte ne peut que profiter à tous. Adapter la signalisation routière pour cette tranche de la population ne peut aucunement nuire aux autres usagers de la route. Tous en bénéficieront finalement.

 

Je vous reviens très prochainement avec un article sur ce sujet dans La Tribune.

 

Richard LEFRANÇOIS  

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 15:01

Source: http://mythe-alzheimer.over-blog.com/

 

Samedi 26 juin 2010

 

De nombreuses recherches ont montré que différents facteurs psychologiques et expériences de vie (tels que des facteurs de personnalité ou des événements stressants) étaient associés au risque de développer un vieillissement problématique.

 

Dans une recherche menée à Chicago dans le cadre de l’étude épidémiologique « Rush Memory and Aging Project », Boyle et al. (2010a) ont exploré la contribution d’un autre facteur psychologique, à savoir le fait d’avoir des buts dans la vie et de donner une signification à son existence. Les auteurs ont suivi, pendant une période allant jusqu’à 7 années, 951 personnes âgées issues de la communauté de Chicago. Ces personnes ont été soumises à des évaluations annuelles très détaillées (y compris cognitives) dans le but d’identifier la présence d’un vieillissement problématique (« maladie d’Alzheimer » ou « trouble cognitif léger »).

 

Ces évaluations ont révélé que 155 personnes (16.3%) avaient développé un vieillissement problématique (qualifié de « maladie d’Alzheimer »). Cependant, les personnes qui avaient obtenu un score élevé à une échelle évaluant la présence de buts dans la vie et l’attribution d’un sens à l’existence avaient 2.4  fois moins de risque de développer une soi-disant « maladie d’Alzheimer » que celles qui avaient un score faible. Cette association subsistait après qu’avaient été contrôlés le rôle possible de facteurs tels que les symptômes dépressifs, le neuroticisme (la tendance à ressentir des émotions négatives), la taille du réseau social et le nombre de problèmes médicaux chroniques. Il en allait de même après avoir exclu les personnes ayant développé une « maladie d’Alzheimer » durant les trois premières années du suivi. Enfin, des analyses supplémentaires ont révélé que la présence de buts dans la vie et d’une signification à l’existence était également associée à un risque moindre de développer un « trouble cognitif léger » (« MCI »).    

 

Dans une autre étude, également menée dans le contexte du « Rush Memory and Aging Project », Boyle et al. (2010 b) ont exploré les liens entre le fait d’avoir des buts dans sa vie et le risque de handicaps dans la vie quotidienne chez 970 personnes âgées « non démentes », résidant dans des maisons de retraite ou d’autres types de résidences pour aînés.

 

Ces personnes ont fait l’objet d’évaluations approfondies (y compris du fonctionnement cognitif général) chaque année, avec un suivi allant jusqu’à 8 ans. En ce qui concerne les handicaps, les activités de base de la vie quotidienne (comme se nourrir, s’habiller, etc.), les activités instrumentales de la vie quotidienne (comme téléphoner, préparer les repas, utiliser l’argent, etc,), ainsi que la mobilité (comme monter et descendre les escaliers, parcourir 800 mètres, etc.) ont été évaluées.

 

Les résultats montrent que le fait d’être davantage capable de trouver des buts dans sa vie et d’attribuer un sens à son existence réduit fortement la présence de handicaps dans la vie quotidienne.

 

Ces résultats sont robustes, car ils se maintiennent après avoir contrôlé l’influence possible d’un grand nombre de facteurs tels que le fonctionnement cognitif global, les symptômes dépressifs, le neuroticisme, le réseau social, le revenu, la fragilité physique et les maladies/facteurs de risque vasculaires. Par ailleurs, l’association observée persiste même après avoir rendu plus stricts les critères définissant la présence  de handicaps dans la vie quotidienne.

 

Les mécanismes impliqués dans la relation entre le fait d’avoir des buts dans la vie et de donner un sens à sa vie et la réduction du vieillissement problématique et de handicaps dans la vie quotidienne restent à identifier. Il existe néanmoins des données suggérant que ce facteur psychologique agirait sur le risque de vieillissement problématique via ses effets bénéfiques sur la fonction immunitaire et la santé vasculaire.

 

Quoi qu’il en soit, ces données indiquent qu’il est important de mettre en place des mesures visant à accroître l’engagement actif des personnes âgées dans des activités (éducatives, sociales, familiales, etc.) et ayant une signification personnelle.

 

L’initiative de Catherine et Peter Whitehouse consistant à impliquer les personnes âgées, y compris celles qui présentent un vieillissement problématique, dans le suivi scolaire des enfants au sein de l’Ecole Intergénérationnelle qu’ils ont fondée constitue une illustration particulièrement intéressante et novatrice de ce type de démarche.

tis.jpg

Participation des personnes âgées à l'Ecole Intergénérationnelle de Cleveland, photographie de Peter Whitehouse.


Références

Boyle, P.A., Buchman, S.B.,, Barnes, LL, & Bennett, D.A. (2010 a). Effect of a purpose in life on rik of incident Alzheimer disease and mild cognitive impairment in community-dwelling older persons. Archives of General Psychiatry, 67, 304-310.

Boyle, P.A., Buchman, S.B., & Bennet, M.D. (2010 b). Purpose in life is associated with a reduced risk of incident disability among community-dwelling older persons. American Journal of Geriatric Psychiatry, à paraître.

 

Commentaires de RL

 

Cet article démontre une fois de plus la complexité des phénomènes qui interviennent dans le «bien vieillir», en mettant en évidence le rôle prédominant des facteurs psychologiques et sociaux, tels le recours au réseau social, l’engagement dans la collectivité, des attitudes positives et des projets personnels. Il nous met également en garde contre la tendance, hélas trop répandue, à surmédicaliser la vieillesse et à interpréter les problématiques du grand âge uniquement à partir de considérations pathologiques ou biologiques.

 

L’étude longitudinale que j’ai dirigée il y a quelques années avait révélé l’effet bénéfique et l’importance des facteurs de protection pour parvenir à un vieillissement optimal, en l’occurrence l’actualisation du potentiel, la pratique d’activités diversifiées, et cela même en présence d’événements stressants ou perturbateurs.

 

J’invite les lecteurs intéressés à approfondir cette question à consulter les travaux de mes collègues, Léandre Bouffard et Sylvie Lapierre, dont voici la dernière référence :

 

Poursuite des buts personnels et santé mentale : présentation.

par Lapierre, Sylvie., Bouffard, Léandre.

Revue québécoise de psychologie Vol. 30, no 2, 2009,

Page(s):  p. 5-13.

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 16:16

zijbuik

 

Article publié par André Ebaka

 http://www.actu-master.com/sante/sommeil/vieillissement-et-sommeil.html

 

Alors que nous évoluons (sic) dans l'âge, nous serons marqués par des changements physiques, mais aussi par des changements au niveau de nos habitudes de sommeil qui font partie (sic) d'un processus normal de vieillissement. Au fur et à mesure que nous vieillissons, nous avons de plus en plus de mal à nous endormir et à rester endormi contrairement à lorsque nous étions plus jeunes. Nos besoins de sommeil diminuent avec l'âge.

 

En fait certaines études ont démontré que nos besoins de sommeil restent constants durant (sic) l'âge adulte. Nous restons un peu plus éveillés. Mais pourquoi ce phénomène arrive t-il ? En fait lorsque nous vieillissons, se produisent certains changements dans la structure de notre sommeil. C'est que les spécialistes appellent l'architecture du sommeil, et cela peut contribuer aux troubles du sommeil.

Le cycle du sommeil se produit plusieurs fois dans la nuit et bien que le temps de sommeil total tende à rester constant, les personnes âgées passent plus de temps dans les phases de sommeil plus léger que dans le sommeil profond. Un grand nombre de personnes âgées disent ne pas être satisfaits de leur sommeil et accusent de gros moments de fatigue tout au long de la journée. La prévalence des troubles du sommeil a aussi tendance à augmenter avec l'âge. Toutefois selon certaines études, la plupart des troubles du sommeil chez les personnes âgées peuvent être attribués à des maladies physiques et psychiatriques, et les médicaments utilisés (sic) pour les traiter.

 

En plus des changements dans l'architecture du sommeil qui se produisent avec l'âge, d'autres facteurs peuvent jouer un rôle dans le dérèglement de notre sommeil. Par exemple, les personnes âgées ont tendance à devenir somnolentes en début de soirée et se réveiller tôt le matin par rapport à un jeune adulte. En fait le rythme de sommeil est reporté afin que les 7 ou 8 heures de sommeil soient encore obtenues, mais les individus se réveillent très tôt car ils sont allés dormir très tôt.

 

En vieillissant, il ya une incidence accrue de problèmes médicaux , qui sont souvent chroniques . En général , les personnes en mauvaise santé ou qui ont des maladies chroniques ont plus de (sic) problèmes de sommeil. Par exemple , l'hypertension, le ronflement, l'insuffisance cardiaque (sic) touchent de plus en plus de personnes. En outre , la ménopause et son cortège de bouffées de chaleur, changements dans la respiration, et les variations du taux d'hormones peuvent entraîner de nombreuses nuits sans sommeil.

 

Il est utile de parler à votre médecin sur les symptômes de l'insomnie et sur les éventuels effets de ces symptômes. Votre médecin peut vous aider à évaluer la gravité du problème, il sait ce qu'il faut faire à ce sujet. Par exemple, la réduction de la caféine et la sieste peut aider à résoudre le problème. Lorsque les effets sont graves et non traités, l'insomnie peut avoir des conséquences sur la santé d'une personne. Les personnes souffrant d'insomnie peuvent éprouver une somnolence diurne excessive, des difficultés de concentration, et un risque accru d'accidents, et cela peut ainsi réduire de façon significative la qualité de vie.

André Ebaka

COMMENTAIRES

Cet article fait mention des conséquences des problèmes de sommeil sur la santé physique. Hélas il passe sous silence trois aspects importants. D’un côté, les troubles du sommeil entrainent effectivement une détérioration rapide de la vigilance ce qui restreint la pratique d’activités, mais ils provoquent du même souffle une détresse psychologique qui non seulement affecte la qualité de vie de la personne touchée, mais aussi celle des gens de son entourage.

 

De l’autre côté, ces handicaps du sommeil ont un impact social important, car les personnes affectées peuvent difficilement s’investir socialement, faire du bénévolat, exercer le rôle de mentor et d’agent de transmission du savoir et des traditions. Finalement, nous en savons peu sur les coûts financiers directs et indirects des problèmes de sommeil chez les personnes vieillissantes.

 

Une collègue de l’Université de Sherbrooke, Dominique Lorrain, a réalisé une étude auprès de près de 3000 Québécois dont l’âge moyen était de 75 ans.  L’étude indique que la qualité du sommeil fléchit avec l’âge, que la moitié des sujets interrogés éprouve des problèmes de sommeil divers, lesquels s’accompagnent de symptômes de détresse psychologique pour plus de 10% d’entre eux.

 

Pour lire l’article au complet :

http://www.usherbrooke.ca/recherche/fr/accueil/nouvelles/nouvelles-details/article/12415/

 

RL

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 16:11

Richard Lefrançois

 

La canicule que nous avons connue au Québec cet été n’est pas sans rappeler celle qui a provoqué une crise sanitaire majeure en Europe en 2003, notamment en France et en Belgique. Différentes sources ont estimé à environ 15 000 le nombre de décès (France et Belgique) durant le seul mois d’août 2003.

Les experts arrivent à cette estimation, une surmortalité de 55%, en comparant les décès survenus en 2003 avec ceux enregistrés pour la même période lors des années précédentes. On sait que de nombreuses personnes âgées ont été victimes de cette canicule.  À âge égal, les femmes ont connu une plus forte augmentation de leur mortalité durant cette période.

 

La crainte d’une canicule meurtrière en 2010 a provoqué un cri d'alarme chez la doyenne de l'Internet, une femme de 98 ans qui sur son blog nous livre ce commentaire:

 

Rue 89

4 juillet 2010

France

 

Je vous écris depuis ma maison de retraite, à 98 ans, sous une canicule de 37°C et sans climatisation. J'implore votre aide pour relayer ce message de révolte quant à la façon dont les personnes âgées sont traitées dans les maisons de retraite.
Je me considère être la doyenne de l'Internet. J'ai en effet trois sites Internet (dont Sept continents et Cap Horn) et écris encore des e-mails, je surfe avec mon Mac depuis ma petite chambre à l'EHPAD, maison de retraite de Grenoble-Vigny-Musset (Isère).
Ceci m'amène à être beaucoup plus ouverte sur le monde que les autres pensionnaires, qui en sont littéralement coupés.
Je suis scandalisée par la façon dont l'Etat français traite les personnes âgées dans les maisons de retraite : comment peut-on nous laisser dans nos chambres sous cette canicule ?
Un ventilateur pour trente pensionnaires
Je vous avoue comprendre que nous, personnes âgées, ne soyons plus utiles à la société et coûtons de l'argent à l'Etat alors qu'il pourrait être utilisé à autre chose. Cependant, nous sommes dans une société civilisée, la France. Comment en est-on arrivé là ?
Je suis d'autant plus révoltée que :
• Cet établissement a ouvert en 2009, il est le plus moderne de toute l'Isère et c'est pour cela que j'y suis allée.
Etant ingénieur ECP de profession -première diplômée femme de l'Ecole centrale en 1937 ! -, je ne comprends pas que nous puissions encore construire des établissements comme celui-là, à Grenoble, sans climatisation. N'avons-nous pas tiré les leçons de la canicule de 2003 ?
• Dans la salle de restaurant, ils nous ont installé samedi un -oui, je dis bien un- ventilateur pour trente personnes.
• Dans nos chambres, c'est le plein cagnard. Ce chauffage au sol est bien évidemment innovant, mais où est la climatisation ?
• Nous avons apparemment une pièce climatisée dans l'établissement, pour 65 pensionnaires. Imaginez le frigo avec 65 personnes croulantes sous la chaleur et la vieillesse ?
• La société française cotise un jour par an [le lundi de la Pentecôte, ndlr] pour payer l'amélioration des conditions de traitement des personnes âgées. Où va l'argent ?
• On nous dit, aujourd'hui, qu'ils ont pensé à mettre un système ingénieux de rabaissement de la température de 5°C. Seulement la première fois qu'ils l'ont mis en marche, il est tombé en panne.
Je vous passe mes problèmes pour avoir un médecin, un kiné, etc. J'ai heureusement la chance d'avoir deux personnes, des amis, qui m'aident à gérer tout cela et qui m'ont apporté un ventilateur. Imaginez ces autres personnes âgées, au nom desquelles je parle, sans famille, sans aide ? Comment font-elles ?
J'ai également écrit au préfet de l'Isère, sans réponse
J'ai également écrit au préfet de l'Isere, mais aucune réponse. En attendant, la canicule continue et cela libèrera surement des lits dans l'établissement.
Peut-être que 2010 sera ma dernière année, avant mes 100 ans.
Je tenais à vous relater ces problèmes avant que ça n'arrive, en espérant que vous ferez remonter ces informations.

 

Nous avons contacté Mireille Caunesil, qui nous a précisé que cette lettre avait été rédigée avec l'aide d'un jeune homme, Julien. Il l'a initiée à Internet et elle l'aide en retour à financer ses études. C'est lui qui nous a adressé cet appel par e-mail.

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 15:24

Gilbert Leclerc

 

Mon collègue de travail et ami, Gilbert Leclerc, a été honoré dimanche dernier, le 9 mai 2010, pour son engagement exceptionnel à titre de bénévole dans la région de l’Estrie. Il a notamment accompli un travail remarquable et apprécié au sein de l'AREQ, de la  FADOQ, de Baluchon Alzheimer Estrie, de la Table de concertation des aînés de l'Estrie, des Petits frères des Pauvres de Sherbrooke, du Comité sherbrookois Pro-Sage et de la Pastorale pour les aînés du diocèse de Sherbrooke.

 

On le voit ici en compagnie du Lieutenant-gouverneur du Québec, l’honorable Pierre Duchesne, qui lui remet sa médaille d’honneur fort méritée.

 

Gilbert Leclerc est docteur en andragogie et en théologie. Maintenant à la retraite, il poursuit toujours son engagement comme bénévole, enseignant à l’UTA et chercheur associé à l’Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke.

 

Cher Gibert, nous te souhaitons tous de profiter d’une excellente santé et d’une vie longue, en plus de réaliser les projets qui te tiennent à coeur.

 

Continue d’agir comme phare et mentor auprès des jeunes, d’apporter ta ferveur et ton soutien indéfectible auprès de la communauté des aînés, et d’être une source d’inspiration inestimable pour nous tous.

 

Amicalement

 

Richard

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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 14:59

La Presse
Actualités, vendredi, 7 mai 2010, p. A9
Exclusif
Sondage CROP/AQESSS

Mes commentaires sont en bleu

Les boomers, jeunes de coeur et d'esprit
Champagne, Sara

 

Les baby-boomers ne ressentent pas le poids des années. (Pas si sûr. Ils ont au contraire la hantise de vieillir et sentent très bien le poids des années. (sauf peut être «l’autruche»…voir plus loin).  Leur façon de vivre est en partie une manière de repousser leur angoisse de la finitude. )

Au Québec, les personnes de 50 à 64 ans se sentent plus jeunes de 10 ans. Et elles n'ont pas l'intention de se considérer comme vieilles avant d'avoir soufflé 80 bougies, révèle un sondage mené par la firme CROP pour le compte de l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), que La Presse a obtenu et qui sera rendu public aujourd'hui.

Quand on demande aux baby-boomers où ils voudraient vivre si leur état de santé ne leur permettait plus de subvenir à leurs besoins, près de trois sur quatre (72%) voudraient rester chez eux et recevoir des soins à domicile. Intéressant en effet, tout un marché du vieillir chez soi est en train de se développer et va s’intensifier. Et les baby-boomers sont très indépendants: la moitié (48%) estime que leur bien-être dépendra d'eux-mêmes une fois le cap des 75 ans passés. Et au pire, soit dans une proportion de 29%, ils pourront compter sur eux-mêmes, sur leurs parents et amis ou, en dernier recours, sur les gouvernements.

Comme leur progéniture fut peu nombreuse, la plupart ne pourront compter sur leurs enfants pour veiller sur eux au grand âge. Également, l’enquête ne fait pas mention de la situation d’un grand nombre de femmes qui vivront seules et souffriront de solitude. N’oublions pas que les divorces et séparations ont été fréquents dans cette génération et que plusieurs ont par la suite choisi de vivre seul(es).

La firme CROP a sondé par l'internet un échantillon représentatif de 686 Québécois nés entre 1946 et 1960.

J’ai des réserves méthodologiques, quand on affirme qu’il s’agit d’un échantillon représentatif, surtout via Internet.

En moyenne, ils ont eu 1,5 enfant et estiment à 50 800$ leur revenu annuel familial avant impôts. Il aurait fallu calculer le revenu médian et non le revenu moyen qui déforme la réalité.Selon leur perception de leur vieillesse, ils ont été classés en cinq types par la firme de sondage: le choyé, l'indépendant, le dépendant, l'autruche et l'exclu. Je reproche à cette taxinomie, même si elle se veut non scientifique, son incapacité à  refléter des conditions de vie mutuellement exclusives. On peut à la fois être autruche et indépendant, choyé et dépendant ou indépendant, etc…

On s'en doute, si le choyé ou l'indépendant (43% des répondants) estiment qu'ils auront les moyens de bien vivre dans leurs vieux jours et qu'ils seront bien entourés, il en va tout autrement du "dépendant potentiel" (21%), de "l'autruche", qui ne se préoccupe pas de sa vieillesse (19%), et de "l'exclu", qui se voit vieillir isolé, pauvre et en mauvaise santé (16%).

Devant ces données, la directrice générale de l'AQESSS, Lise Denis, entend interpeller les gouvernements afin de lancer un grand chantier sur le vieillissement au Québec auquel seraient appelés à participer les municipalités et les groupes communautaires.

"Il va falloir revoir notre offre de service, a expliqué Mme Denis à La Presse. Ça va être notre nouvelle clientèle, une clientèle qui nécessitera des soins à domicile. Il faut aussi faire de la prévention pour garder les baby-boomers en santé. Et se concerter autour de ce qu'on appelle les proches aidants."

Le pouvoir gris

Le sondage mené pour l'AQESSS rejoint les travaux d'un professeur au département de démographie de l'Université de Montréal, Jacques Légaré, qui prévient que les baby-boomers sont reconnus pour avoir "une grande gueule" et qu'ils n'ont "certainement pas dit leur dernier mot".

Cette perception sur les boomers, hélas fort répandue, ne colle pas à la réalité pour toutes les catégories sociales, notamment celles proposées plus haut. L’autruche, l’exclu, le dépendant auront-ils une «grande gueule»? Cet extrait du démographe infirme partiellement ce qui est avancé précédemment dans le sondage.

"On va voir naître des résidences, un genre de coopératives où les gens vont se regrouper pour se payer des services et surtout ne pas dépendre de l'État.

Rien de nouveau, cela existe déjà depuis longtemps. Le marché des résidences privées est en forte explosion, seulement ralenti récemment par la récession.

La dernière chose qu'ils veulent, c'est être obligés de souper à 17h. (Que vient faire cette affirmation qui contredit selon moi la façon de vivre des boomers). Ils vont donc exiger des soins à domicile, des transports communautaires et même des journaux avec des caractères plus gros", dit le professeur.

Jacques Légaré parle de ce qu'on appelle aux États-Unis la silver economy, ou pouvoir gris: "La retraite et la vieillesse, ce n'est plus la même chose, ajoute-t-il. Les baby-boomers sont plus revendicateurs que la génération précédente, il est clair qu'ils ne se laisseront pas influencer. Ils ne se laisseront pas parquer dans des mouroirs, et la plupart ont les revenus pour obtenir ce qu'ils veulent." Ces affirmations sont inspirées des représentations populaires sur les boomers et sont  gratuites. Je crois que cette enquête pose néanmoins des jalons pour une réflexion plus articulée, approfondie qui devrait puiser dans des faits mieux établis.

Illustration(s) :

photo Keith Meyers, archives The New York Times
Jacques Légaré, professeur au département de démographie de l'Université de Montréal, prévient que les baby-boomers n'ont "certainement pas dit leur dernier mot". "On va voir naître des résidences, a-t-il dit, un genre de coopératives où les gens vont se regrouper pour se payer des services."

© 2010 La Presse. Tous droits réservés.

Numéro de document : news·20100507·LA·0015

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