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  • Richard Lefrançois
  • Retraité et professeur associé (Université de Sherbrooke, Québec), Sociologue, gérontologue
  • Retraité et professeur associé (Université de Sherbrooke, Québec), Sociologue, gérontologue

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Archives Des Six Derniers Mois

5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 21:06

 

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     Le COFFRET aux souvenirs                               

Votre récit de vie personnalisé/  

 par Richard Lefrançois, biographe


 

visitez mon site pour plus d'informations

http://coffretsouvenirs.over-blog.com/ 


razvivez-souvenirs

 

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 15:46

AVIS DE PARUTION Aux Presses de l'Université Laval

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Résumé :

 

Sous la direction de Hachimi Sanni Yaya

Depuis l’aube des temps, la vieillesse a toujours fait l’objet d’une formidable ambivalence existentielle. Tantôt vénérée et considérée comme symbole de sagesse, mais souvent dévalorisée et synonyme du déclin de l’être, elle interpelle tout être humain, quel que soit son âge, son statut et sa condition. Les progrès médicaux et les nouvelles technologies qui, au cours des dernières décennies, ont ouvert d’incroyables perspectives, ont contribué à faire émerger une certaine idée de la vieillesse qui, du point de vue de la modernité, serait un naufrage, une triste aventure de vie. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la majorité des humains, du moins dans les sociétés occidentales, vivront jusqu’à un âge avancé, et beaucoup plus en santé qu’autrefois. Le vieillissement en soi transporte malheureusement trop de possibilités de marginalisation car celle-ci est considérée comme le mal du siècle.

L’originalité de cet ouvrage très pluridisciplinaire est d’offrir un large spectre de connaissances issues de spécialistes d’origines variées sur la problématique du vieillissement. 12 chapitres ouvrent ce livre sur le « devenir vieux », une préoccupation inscrite dans les mythes d’origine de la plupart des civilisations, en l’actualisant dans le sillage des courants transhumanistes et prolongévistes qui sont les plus représentatifs de ce soulèvement de la science contre le grand âge. À l’heure où tous, dans un accord parfait, entonnent l’hymne à la jeunesse éternelle et dans un contexte de l’avènement de l’homo biologicus, ces contributions nous invitent à réfléchir sur la façon dont il encore possible d’envisager la profondeur de la condition humaine derrière la fragilité de celle-ci.
 

Ont collaboré à cet ouvrage
Catherine Bergeret-Amselek, Johanne Collin, Gérard Bonnet, Eric Le Bourg, Guy Bourgeault, Josée Grenier, Alain Houziaux, Céline Lafontaine, Richard Lefrançois, Annette Leibing, Éric Volant, Hachimi Sanni Yaya

 


 

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 14:44

Médaillon du prix Nicolas-ZayL'Association québécoise de gérontologie (AQG) est heureuse d'annoncer les nouveaux gagnants. Les cinq membres du jury, Jean-Louis Bazin, Hubert de Ravinel, Catherine Geoffroy, Anne Monat (qui a dû se retirer à la dernière minute), Nelson St-Gelais, ont eu la difficile mais passionnante tâche de juger le travail des finalistes et, finalement, de décider de remettre un prix ex æquo.

Le Prix a donc été octroyé à madame Nicole Ouellet, directrice générale de la Fondation Berthiaume-du-Tremblay. C'est avec un engagement constant, tant professionnel que personnel, que madame Ouellet a travaillé, tout au long de sa carrière, à faire avancer la cause des aînés, notamment au cours des vingt dernières années à la direction de la Fondation Berthiaume-Du Tremblay. 


 

Le Prix a aussi été octroyé à monsieur Richard Lefrançois. Ph.D. en sociologie. Retraité depuis 2004, monsieur Lefrancois a œuvré comme professeur-chercheur aux départements de service social et de psychologie de l'Université de Sherbrooke, ainsi qu'au Centre de recherche sur le vieillissement de l'Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke. Parmi ses principales réalisations, monsieur Lefrancois a participé intensément à l'élaboration du programme de maîtrise en gérontologie de l'Université de Sherbrooke et a été le principal artisan du premier programme de doctorat en gérontologie du Canada, en plus d'avoir été le coordonnateur de l'Étude longitudinale québécoise sur le développement psychosocial des personnes âgées (1998-2004). Pour en savoir plus sur monsieur Lefrançois, nous vous invitons à visiter la page suivante :http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Lefran%C3%A7ois.  

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Le Prix reconnaissance Nicolas-Zay comprend une plaque commémorative accompagnée d'une adhésion à vie comme membre honorifique de l'AQG, ainsi qu'un abonnement à vie à la revue de l'AQG, Vie et vieillissement. Rappelons que le prix Nicolas-Zay a été décerné jusqu'à maintenant à mesdames Thérèse Darche et Anne Monat, Micheline Dubé et Martine Lagacé ainsi qu'à messieurs Réjean Hébert, Hubert de Ravinel et Marc-André Delisle.

Pour l'AQG, la promotion de la gérontologie auprès des étudiants est un enjeu essentiel pour le développement et le rayonnement de la gérontologie au Québec. Pour ses prochaines éditions, l'AQG a le plaisir d'annoncer l'ajout d'un prix qui reconnaîtra l'apport de la relève (les conditions seront affichées en 2012 sur notre site Internet).

La présidente de l'AQG, madame Catherine Geoffroy, au nom des membres du conseil d'administration, tient à féliciter chaleureusement les lauréats de 2011.

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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 14:10

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Dans le monde de l’informatique et des nouvelles technologies, on ne parle plus que de cela : les fameuses tablettes interactives qui nous suivent partout et nous permettent de rester connecter au web et à ses proches en permanence. Ou presque. Certains seniors ont d’ores et déjà adopté ce nouvel outil, mais pas tous. Dans ce contexte, un livre blanc baptisé « Seniors et Tablettes interactives » a été dévoilé la semaine dernière (juillet 20110

Avant-propos du Livre blanc, par Bernard Benhamou, délégué aux Usages de l’Internet

En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu indispensable à l’ensemble des activités quotidiennes des citoyens. En France, plus de deux foyers sur trois sont désormais connectés au réseau. Cependant les seniors restent, avec les foyers défavorisés, les deux groupes de Français les moins connectés. En effet, les ordinateurs personnels sont restés à la fois complexes dans leur fonctionnement et dans leur maintenance au quotidien, tout particulièrement pour ceux qui n’ont pas utilisé les ordinateurs durant leur vie professionnelle.

L’apparition des terminaux mobiles a constitué une véritable rupture dans les usages de l’Internet. Leurs interfaces simplifiées ont introduit une nouvelle «grammaire gestuelle» auprès de l’ensemble des utilisateurs. Ces terminaux ont aussi introduit une nouvelle forme de « mobilité domestique », et ils ont permis d’intégrer plus étroitement les services de l'Internet à la vie quotidienne des citoyens. Plutôt que de créer des technologies spécifiquement dédiées aux seniors, il est désormais possible de faire évoluer les outils «grand public» afin que les seniors puissent en bénéficier. En effet, l’ergonomie constitue désormais un facteur crucial pour la démocratisation des services de l’Internet.

La Délégation aux Usages de l’Internet souhaite en publiant ce livre blanc permettre à l’ensemble des acteurs de l’Internet (constructeurs de terminaux et concepteurs de services mobiles) de mieux prendre en compte les besoins des seniors. Ce livre blanc a été élaboré à l’issue d’une étude menée par le laboratoire du CNRS Le Lutin avec l’association d’entreprises Silicon Sentier.

Au-delà des publics seniors, les recommandations sur l’accessibilité et l’ergonomie qui figurent dans ce Livre Blanc, seront utiles à l’ensemble des concepteurs de services. Sa publication intervient à un moment particulier dans le développement des technologies de l’Internet en France. En effet, l’année 2010 aura été marquée par le triplement du nombre des utilisateurs de terminaux mobiles connectés.

Ce livre blanc a été élaboré dans le cadre du portail Proxima Mobile, premier portail européen de services aux citoyens sur terminaux mobiles. Les services de ce portail ont dans un premier temps été conçus pour les téléphones mobiles et sont désormais développés pour les tablettes interactives. Bientôt, de nouvelles générations de services permettront aux terminaux mobiles d’interagir entre eux mais aussi avec les téléviseurs connectés. À terme, de nombreux objets seront aussi connectés à l’Internet dans notre environnement familier.

Il convient désormais d’accompagner les seniors vers les nouveaux usages sur les terminaux mobiles. En effet, si les seniors doivent être les premiers à en tirer parti, c’est l’ensemble des citoyens connectés qui bénéficieront de ces évolutions.

Parmi les recommandations préconisées par ce livre blanc :

- Faciliter la modification des caractères affichés : exemple, présence de [a-] [A +] au sein des applications

- Veiller à limiter la fatigue visuelle (texte noir sur fond blanc) et luminosité plutôt élevée

- Rendre plus accessibles les éléments de navigation (autre que textuels, type boutons, icônes, etc.)

- Rationaliser l’espace disponible à l’écran

- Généraliser l’utilisation du mode « paysage »

- Aider à localiser et identifier les icônes sur l’écran d’accueil

- Donner accès à l’ensemble des fonctions de l’interface

- Rendre prédictibles les résultats d’une action

- Personnaliser la sensibilité et le temps de réaction

- Optimiser l’utilisation du clavier virtuel

- Réduire les efforts nécessaires à la réalisation d’une action

- Éviter les procédures complexes et limiter les temps d’attente

- Généraliser le partage des informations

- Alléger et rendre autonomes les tablettes

- Élaborer des modes d’emploi adaptés aux primo-utilisateurs

- Concevoir des dispositifs d’accompagnement spécifiques

Source : Orgris    Publié dans : NTIC

Lire le Livre blanc  (fichier pdf)

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1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 13:48

Le gouvernement du Québec a mis en place au fil du temps différentes mesures afin d’améliorer les conditions de vie des aînés et de favoriser le vieillissement actif.

Parmi ces mesures, notons :


- le Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées 2010-2015;


- le programme Municipalité amie des aînés, qui vise à favoriser la participation des aînés au processus décisionnel des villes et des villages;


- la mise sur pied, à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, d’une équipe spécialisée d’intervention auprès des personnes aînées victimes d’exploitation;


- la création de carrefours de soutien aux aidants dans trois régions du Québec. Il y en aura dans toutes les régions d’ici 2012;


- les carrefours d'information pour aînés.

De plus, au cours de la prochaine année, la politique « Vieillir chez soi » sera mise en place afin de favoriser le vieillissement actif et en santé, à domicile.

Rappelons que la majorité des personnes âgées sont actives bien au-delà de la retraite. Actuellement, plus de 95% des personnes de plus de 65 ans vivent à domicile et 78 000 occupent toujours un emploi. Une personne aînée sur cinq participe à des activités de bénévolat, ce qui représente 73 millions d’heures travaillées chaque année au Québec.

Information venant de senioractu du 31 ,mai 2011

http://www.senioractu.com/Semaine-quebecoise-des-aines-pour-la-valorisation-de-la-contribution-des-seniors-a-la-collectivite_a13850.html?preaction=nl&id=16271181&idnl=91109&

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 17:04

par R. L.

La vieillesse – calamité

Capture calamité

La vieillesse – opportunité

Capture opportunité

Wordle.

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 22:07

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  Ce récit Cécile Huguenin intitulé "Alzheimer mon amour", préfacé par le Professeur Jean-François Mattei, président de la Croix-Rouge française est sorti mercredi 1er juin en librairie.
Dans ce texte court, Cécile Huguenin raconte comment faire le deuil d'un couple alors que l'être aimé est encore en vie. Il s'agit d'un magnifique hommage qu'une épouse attentive et inquiète rend à son mari. Un récit qui donne la voix aux patients, mais également aux soignants et aux proches. Un témoignage bouleversant, mais apaisé, qui chante extraordinairement la vie, et fait progresser le regard de chacun.
Cécile Huguenin est psychologue et coach. Lorsque le diagnostic est tombé, elle a continué à vivre avec Daniel, loin de toute médicalisation. Il vient de partir.

Pour en savoir davantage :

Sur le site Décision-santé
Le choix des libraires
Wordpress

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 06:03

Je vous invite à lire ce texte fort intéressant découvert sur le site Mythe-Alzheimer

Dans leur livre sur le mythe de la maladie d’Alzheimer, Peter Whitehouse et Danny George s’attaquent à de nombreux stéréotypes ; non seulement à ceux qui sont liés à ladite maladie, mais aussi à ceux de l’âgisme ambiant, qui présentent nos aînés comme des individualistes, repliés sur eux-mêmes et promis à un déclin inévitable, « à une incapacité croissante, à une détérioration de réseaux sociaux et à une descente vers l’oubli (p. 335) », le tout à un coût croissant pour la société.

Pour contrer ces funestes perspectives, les auteurs insistent beaucoup sur l’importance d’un engagement au sein de la communauté, de préférence à visée altruiste et en particulier au bénéfice des générations ultérieures. En ce sens, ils placent beaucoup d’espoir dans les « baby-boomers », nés de l’explosion démographique des années d’après-guerre, dont les premiers représentants atteignent l’âge de la retraite. En particulier, ils les incitent à valoriser leur créativité, leur ingéniosité et leur capacité d’agir – signalons que bon nombre des baby-boomers ont été des militants actifs à la fin des années 1960 – pour dépasser les clichés de la vieillesse qui prédominent dans notre société ; en d’autres termes, il s’agit d’une invitation à concevoir le vieillissement – personnel comme collectif - comme un processus dynamique de transformation, une nouvelle phase de l’existence durant laquelle les acquis de toute une vie peuvent être mis à profit pour soi et pour la communauté.

Deux articles récents du journal romand « Le Temps » montrent que certains aînés (en l'occurence, certaines) ont adopté de telles approches. En effet, à l’instar de groupes existant depuis plusieurs années en Amérique du Nord (les  « Raging Grannies »), des femmes établies en Suisse viennent de se regrouper sous la bannière de « Grossemuetterrevolution » (« la révolution des grands-mères »). Or ce groupe a été constitué par « des personnes qui ont vécu 68, qui ont contribué à la libération de la femme, et qui se retrouvent aujourd'hui grands-mères », dixit le sponsor de l’association.

Loin des clichés de « mamies-gâteaux », ces femmes, qui ont été parmi les premières en Suisse à concilier vie de couple, vie de famille et travail (rappelons aussi ici que le droit de vote ne leur a été octroyé qu’en 1971…), ont notamment le souci de montrer que la vieillesse est loin de n’être qu’un facteur de coûts et que leurs activités constituent une contribution significative à la société : engagement associatif, garde des petites-enfants pour permettre aux parents de travailler (faute de places en crèches), soins à domicile… Si elles recherchent une meilleure visibilité, ce n’est pas pour obtenir une rétribution financière ou un pouvoir politique, mais pour mettre en marche un mouvement qui mène à un changement de regard sur ce qu’elles sont et font ! La lutte contre l’âgisme est une de leurs priorités. Comme le constate Louise-Edith Ebert, co-fondatrice du seul groupe francophone de même inspiration, les « Mémés déchaînées », fondé en 2001 à Montréal : « La société veut que nous consommions et que nous nous taisions. Beaucoup de personnes âgées se mettent de côté, alors qu’il faut trouver une façon de se rendre utile et de faire entendre notre voix. »

A l’instar de leurs consœurs d’Outre-Atlantique, ces grands-mères suisses veulent militer pour un monde meilleur et plus juste, dans lequel leurs enfants et petits-enfants pourront grandir correctement : paix, aide au pays en voie de développement, accès à la santé et à l’éducation, qualité de l’alimentation et de l’environnement, les thèmes ne manquent pas…

Elles revendiquent aussi une part accrue de liberté : les nouvelles grands-mères ne sont pas que des êtres altruistes qui servent de babysitters bénévoles. « Dispensées des tâches ménagères et professionnelles, elles veulent pouvoir valoriser d’autres aspects de l’existence. Avoir du temps à consacrer à de nouveaux apprentissages, à la culture, aux voyages, à la créativité personnelle. Et aussi à de nouvelles relations. Ce sont des femmes âgées, mais qui ne veulent cependant pas se voir privées de leur potentiel de développement et se retirer de la vie publique. » (traduction de textes mis en ligne sur leur site internet)

Cet engagement ne peut qu’être profitable à tous. D’une part, l’apport des « baby-boomers » - ici représentés par ces grands-mères engagées – à la communauté est très significatif et il est hautement souhaitable qu’il se renforce dans les années à venir, notamment par le biais d’actions intergénérationnelles : voyez par exemple le modèle de l’école intergénérationnelle de Cleveland (The Intergenerational School, TIS), dans laquelle des aînés viennent apporter leurs connaissances aux enfants par le biais de programmes axés sur l’aide à la lecture, la connaissance de la nature, le jardinage, etc.(http://www.tisonline.org/). D’autre part, comme le dit la Canadienne Marguerite Bilodeau, « être une Raging Granny donne du courage. Quand on pense aux autres, on ne se préoccupe pas de ses petits bobos !», ou encore, comme le souligne Heidi Witzig, historienne et féministe helvétique, « s’engager avec d’autres fait partie de la vie, et cela fait surtout plaisir. »

De manière plus générale, cet engagement s’inscrit dans une nouvelle philosophie de vie. En se projetant dans une histoire différente et en développant de nouvelles visions et de nouveaux objectifs, on raconte un autre vieillissement tout en s’inscrivant dans le fil des générations et de la transmission. « Vivre, cela veut dire rester dynamique sur le plan cognitif, avoir un but qui dépasse notre propre personne, reconnaître notre intrication avec les communautés locales et avec la communauté plus large de l’humanité, assumer la responsabilité de l’environnement que nous partageons collectivement, accepter que nous devons laisser en héritage un monde meilleur à nos enfants et petits-enfants. » (Whitehouse et George, « Le mythe de la maladie d’Alzheimer », p. 329)

Il s'agit donc pour la personne âgée de rester le sujet de son histoire, sans oublier pour autant que, très souvent, elle doit pour cela se battre contre des conditions environnementales, sociales, économiques et médicales précaires...

 

RL

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 19:59
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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 15:19

Par Natalia Tauzia, psychologue clinicienne

Paru dans Contact Santé n° 226 /Année 2008,  “Vieillissement.Rupture, passage ou continuité ?”

Je publie sur mon blog le texte intégral de cet article fort intéressant qui rend hommage à la romancière  Régine Detambel pour son ouvrage Syndrome de Diogène, éloge des vieillesses paru aux éditions Actes Sud, 2008.

RL

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À l’instar de La vieillesse de Simone de Beauvoir dans les années 70, Régine Detambel publie un ouvrage aussi remarquable qu’inclassable chez Actes Sud. Cette auteur polymorphe, hantée par la vieillesse depuis son expérience professionnelle en maison de retraite, nous a déjà offert dans son oeuvre littéraire, et notamment dans l'un de ses premiers romans, paru en 1990, Le long Séjour, un regard lucide à propos de la précarité de l'identité des vieillards en institution.

Cet éloge des vieillesses, comme l’indique le sous-titre du syndrome de Diogène nous invite à un voyage aussi terrible que poétique au coeur de l’essence de l’âge. L’écriture vive et acérée, nourrie d’une grande érudition, Régine Detambel fait de chaque mot un acte de résistance, une véritable guerre des mots définissant la guerre des corps, la guerre déclarée que notre monde livre au corps vieilli, apparenté au corps malade et ainsi accaparé par le discours médical. «Désormais la vieillesse est officiellement reconnue comme un organe malade du grand corps social.»

Ce que la langue fait au vieillissement des corps, voici ce dont elle traite ici, en défaisant avec férocité les représentations et clichés convenus d’une certaine «rhétorique du crépuscule de la vie». Des barbons ridicules de Molière au géronte victime et malade de nos jours, sont confisqués les trésors de la vieillesse pour que nous n’en ayons rien à faire, rien à apprendre ni à attendre… juste un âge de déchéance à combattre et retarder. Ainsi s’énumèrent les mots désenchanteurs qui encerclent et étranglent à petits feux «l’être-en-devenir- vieux» que nous sommes tous.Le vieillard, d’abord mal nommé, peut-il connaître le bonheur ? C’est la question cruciale qui occupe ces pages et montre à quel point l’auteur connaît l’intime coeur de la vieillesse, ne se laissant pas berner par les classiques tours d’illusionniste des regards conformant géronte dans les habits étroits de la morale et de l’infantile. Le vieux qui se cache derrière les apparences rassurantes du papy-mamie propre, aimable, docile et prévoyant, est cette figure de Diogène, accumulant à travers ses déchets un détachement, une sagesse cynique où «aucune loi ne vaut, aucune convention ne tient.» L’incurie, la puanteur faisant alors office de rempart protégeant la forteresse assaillie par un réel déchaîné.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, derrière la question du bonheur, celle de la possibilité d’accéder au monde intérieur où se forgent les mythes, les désirs et les rêves, seul terreau valable où peut naître le fragile sentiment de bonheur d’un sujet libre entretenant avec son corps enchaîné au réel un dialogue qui va permettre la traversée des âges et de leurs tempêtes. Ces pages nous proposent alors une médiation littéraire et artistique, indispensable pour entendre les vieillesses, et poser la question qu’elle, comme Benoîte Groult, osent encore poser : «à quelle bibliothèque confier désormais le destin de l’humanité vieillissante ?»

Se défaire d’abord des représentations classiques gérontophobes qui continuent de définir la vieillesse, à la manière d’Aristote. Se détacher aussi et surtout du regard de l’autre, pointe acérée où André Gide voit le costume à endosser pour «assumer son âge». C’est ainsi qu’André Gorz définit le vieillissement, comme destin social. On s’aperçoit, un jour, que l’on a vieilli, lorsqu’un autre nous l’a dit. Le risque sera alors de se perdre dans ce rôle auquel on risque de s’identifier, à force de l’endosser. L’âge vient du dehors, de ce renoncement au changement, aux formes mouvantes où l’histoire d’une vie continue son évolution créatrice, où exister consiste à changer, se créer indéfiniment soi-même. Or lorsque face à la pression sociale on accepte «d’être fini», «défini et borné» une fois pour toutes, l’on commence à mourir à l’étroit dans cette «peau de vieux» que l’on subira comme la célèbre tunique de Nessus enserrant Hercule d’une douleur sans fin.

Coupé de ses rêves et désirs pour ne subir que l’affront d’une lente dégradation chaque jour accentuée dans un quotidien rendu immuable et stérile, le vieux reconnu comme tel n’aura au mieux que la possibilité d’inspirer pitié pour qu’on le
prenne en charge, chez lui ou en maison de retraite. Là, devenu minéral, il sera difficile de trouver des yeux neufs pour contempler le monde, car tout sera fait pour lui dicter, lui rappeler quel costume on s’attend à le voir endosser.

Herman Hesse, dans son Eloge de la vieillesse, nous dit bien que malgré tous les deuils qui le frappent, et au coeur même de ces deuils, l’homme âgé peut et doit encore, pour continuer de se sentir homme, exulter. L’imaginaire qui nourrit le rêve d’immortalité est ce flot continuel venant du dedans, du dehors, où triomphe narcisse à travers la figure du centenaire.


Subissant constamment la menace pour l’esprit que constitue ce corps soumis à son destin, des auteurs de toutes époques nous parlent du vieillir comme un art. Et c’est tout le mérite de l’auteur de nous rappeler ces textes précieux où Sénèque, Cicéron, Proust, Hugo, Powys, Hesse, Colette, Giono, ancrent le pari de la vieillesse dans la sensation, cette noble capacité de vivre pour soi, et jouir encore bien tard de l’esprit sans âge, inspiré par «ce devoir moral de jouissance des sens.» Pour Powys, le bonheur ne commence qu’à l’âge de la vieillesse, «une fois la rage de la compétition apaisée».Même la menace si terrible, pour nos idéaux postmodernes, de la dépendance, peut nous permettre de jouir à nouveau des sensations propres au tout-petit, rapproché de la nature où toute vie se contemple. «Cette vie dont l’exaltation occasionnelle de l’amour, la religion, la philosophie et l’art n’a été que la captivante et fascinante précognition.»

Ainsi les capacités créatives du grand âge, après les amours des démons de midi, des «belles au sang retourné» et de leurs «noces de chêne» sont développées dans le dernier chapitre, «Styles tardifs, vieillir en création». Vieillir comme un état passager, une humeur, tel est l’enjeu. Hesse dit : «Les êtres qui possèdent
des dons et se différencient des autres sont tantôt vieux, tantôt jeunes, comme ils sont tantôt joyeux, tantôt tristes.» C’est l’éternelle jeunesse de l’oeuvre vantée dans le De senectute d’Erasme. Créer, à tout âge, permet de libérer des possibilités de vie ouvrant l’âme à sa connaissance, susceptibles d’accroître la sensibilité qui ouvre à la jouissance du fait de vivre.

L’oeuvre ultime ouvre des espaces de liberté que seule la puissance créatrice du grand âge, libérée des contraintes de la jeunesse, autorise. Les vieux Titien, Turner, Monet, Bonnard, Rembrandt, Goya, Bach et son art de la fugue, Goethe et son Faust, Kant et sa critique du jugement, Chateaubriand et sa vie de Rancé, nous offrent une leçon magistrale de ce «style de vieillesse». C’est une rupture dans le besoin exprimé d’abstraction, la réduction à l’essence des choses et des mots. L’artiste âgé ne s’intéresse ni à la beauté, ni à l’effet produit. Son souci est d’exprimer l’univers, de se rapprocher des fondements de l’humanité comme le sont les mythes, le langage du primitif, de l’archaïque.

L’art et la poésie s’offrent comme un moyen de desserrer l’étreinte où le réel tient le corps vieillissant. Non pas, et c’est toute la force de Régine Detambel de nous le montrer, dans le renoncement vertueux et la sagesse morale, mais dans la passion.
Bazaine nous le rappelle : «Le grand âge d’un peintre n’est pas celui d’une installation confortable dans un monde en chaussons.»


Comme le temps n’est pas linéaire, il n’y a pas une mais des vieillesses, comme autant de chemins qu’empruntent des vies où se crée et recrée à l’infini la naissance de l’être.Acculé à être soi, sans pouvoir se fuir, redécouvrir l’altérité qui nous constitue, l’essence profonde du désir et des immortelles jouissances, c’est à cela que nous convie l’oeuvre ultime, le défi d’une vieillesse riche de ses misères, créative, où «j’écris depuis ma faiblesse».

Références bibliographiques
Noces de chêne (Gallimard, octobre 2008
Le Syndrome de Diogene. Eloge des vieillesses (Régine Detambel,Actes Sud, janvier 2008)
Notre-Dame des Sept Douleurs (Gallimard, janvier 2008)
Des petits riens au gout de citron (Editions Thierry Magnier, janvier 2008)
Pour citer cet article
Natalia Tauzia, “Le syndrome de diogène. Eloge des vieillesses”, paru dans Contact Santé
n°226 / Année 2008 « Vieillissement. Rupture, passage ou continuité" ? », p. 49-51

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