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reactions des medias - Blog gérontologique de Richard Lefrançois
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  • Retraité et professeur associé (Université de Sherbrooke, Québec), Sociologue, gérontologue
  • Retraité et professeur associé (Université de Sherbrooke, Québec), Sociologue, gérontologue

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 19:46

r-lefrancois-Paris-2013.jpg

Jeudi le 30 mai 2013, j'étais le conférencier invité (keynote speaker) à une journée de réflexion tenue à Paris sur le rôle du numérique chez les seniors. Ma conférence s'intitulait : Le Vieillissement actualisé à l'ère du numérique (Pour une anthropologie positive du vieillissement).

La conférence était sous les auspices de Microsoft France (réunion tenue dans ses locaux à Paris) et de MonaLisa.

Lien: 

 http://www.rslnmag.fr/post/2013/05/31/Revivez-la-conference-Senior-et-alors-en-images.aspx

Les vidéo aussi:

http://www.microsoft.com/france/secteur-public/senior-et-alors.aspx

 

Résumé présenté par Tommy Pouilly

A notre colloque "Senior et alors ?", le sociologue et gérontologue québécois Richard Lefrançois est venu partager sa vision d'une"anthropologie constructive et positive du vieillissement". Son objet d’étude ? Les technologies et les pratiques qui aident à mieux vieillir, à rebours d’un discours dominant selon lequel les personnes âgées sont un obstacle à la progression de la société. Conscient qu'il y a "des opportunités de croissance dans le vieillissement", le spécialiste explique s'intéresser "à l’expérience de vie plutôt qu’à la longévité" et à "la qualité plus qu'à la quantité".

Rester actif, la clé du "bien vieillir"

Pour lui, il y a en effet trois façons de vieillir. Les décrocheurs sont des personnes à l’abandon de la société, souvent en détresse car elles n’y sont plus adaptées. Les spectateurs regardent la marche du monde sans s’impliquer dans des actions qui pourraient pourtant les faire grandir. Les acteurs représentent au contraire une vieillesse active et optimale, parfois engagée dans des causes militantes.

Le vieillissement qu'encourage Richard Lefrançois serait plutôt inspiré de cette dernière catégorie : il serait ainsi actif et optimal. Actif, par le maintien d’un engagement social, le soutien des proches, des loisirs ou même du travail rémunéré. Optimal, par la santé, la sécurité, l’autonomie… ainsi que tous les paramètres qui autorisent la poursuite du développement personnel. Car "la sociabilité des personnes âgées demeure intacte et leur capacité d’adaptation est également importante", rappelle le spécialiste. Ce qui ne veut pas forcément dire que nos Seniors devraient travailler plus longtemps : 

"Au fil des années le vieillissement actif (s’engager) est devenu un vieillissement dans le monde du travail. Or les ainés ont un rôle beaucoup plus important que de continuer à travailler. Je suis ouvert à l’idée d’allonger un peu au nom de la solidarité mais il faut avoir une liberté de choisir de continuer ou non son travail. C’est la société qui a voulu que la vie soit longue c’est à elle de trouver des solutions au travail".  

Changer de point de vue sur nos aînés pour mieux les intégrer

La fin de vie connaît des bouleversements et un véritable paradoxe :alors que l'espérance de vie augmente rapidement, on reste considéré comme "vieux" par nos pairs au même âge qu'avant, voire de plus en plus jeune (50 ans sur le marché du travail). Alors qu'on soigne de mieux en mieux les maladies du grand âge (cancers, alzheimer...), déclassement et précarisation guettent des personnes à qui il reste souvent plus de trente ans à vivre. D'un côté, on glorifie des longévités exceptionnelles qui font la fierté des familles, et de l'autre on regarde la vieillesse comme une déficience, le début d'un naufrage.

Nos aînés doivent ainsi faire face à l'exclusion et l'isolement(discrimination à l’embauche, précarisation et décrochage, insécurité économique...), aux représentations négatives (agisme, stigmatisations), et même à des maltraitances (négligence, mauvais traitements, abus, exploitation financière...). 

Condamnant cette "vision apocalyptique" d'un vieillissement que l'on associe à la crise de notre société, Richard Lefrançois en appelle àtransformer nos représentations sociales :

"On regarde la colonne des passifs plutôt que des actifs. Or une personne malade, remise sur pied, c’est une personne qui contribue socialement, elle créé des emplois (médecins, infirmiers, aide à domicile…). Le coût associé au service de santé est à mettre en perspective, ce n’est pas une perte nette".

On aurait tort également de considérer que seuls les jeunes peuvent être créatifs. La catégorie "seniors" elle-même a tendance à enfermer artificiellement ce qui reste un monde riche et varié, avec au moins deux vitesses : du jeune sénior (50-64 ans) à la petite vieillesse (65-79 ans), les facultés ne sont pas les mêmes qu'au moment de la grande vieillesse (80-89 ans) et même de l'extrême vieillesse (90+). "Il y a des seniors branchés à internet et d’autres branchés sur des outils médicaux", rappelle Richard Lefrançois.

Alors, quand l'économie fait grise mine, pourquoi ne pas miser justement sur l'économie grise ? "L’innovation technologique, au cœur d’une économie grise humanisée et solidaire, met la personne vieillissant au centre des politiques et des projets", explique le gérontologue, avant de conclure : 

"Il faut voir la personne ainée comme une ressource, un atout, un espoir et non comme un obstacle ou une menace".

 

 

RL

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 15:03

On n'a plus les «vieux» qu'on avait

Par Louise LEDUC

La Presse

15 janvier 2013

Le culte de la performance gagne les personnes âgées, au grand dam de celles qui n'ont aucune envie d'une retraite au grand galop. A-t-on encore le droit, quand on est vieux, de se bercer tranquillement?

«Je ne cours pas, je ne joue pas au tennis, je n'ai aucune envie de faire le tour de la planète et non, je ne me lèverai pas de bonne heure le matin pour aller marcher au centre commercial. J'ai été une super infirmière, je n'ai pas le goût d'être une super vieille.»

À 69 ans, Ginette Martel se sent fatiguée. Elle a envie de flâner, de se lever vers 10 h si ça lui chante. L'ennui, c'est qu'elle se sent de plus en plus marginale. «Il y a ma coiffeuse qui continue à travailler à temps plein à 65 ans, en plus de marcher tous les jours et de jouer aux quilles. J'ai une amie de 65 ans qui court, qui joue au golf et au tennis. Moi, je ne crois pas que l'on vit plus vieux en bougeant davantage. Ma mère a vécu longtemps et je l'ai vu couler ses vieux jours en restant tranquillement à la maison.»

S'il n'y avait que l'entourage! Mme Martel ne se reconnaît pas non plus dans les personnes âgées qu'elle voit à la télévision. Comment font-elles, les Janette Bertrand, Denise Filiatrault et Monique Mercure de ce monde, toutes exceptionnelles de vitalité?

        En même temps, Mme Martel ne cache pas être plutôt trompe-l'oeil, elle aussi. Non, on n'a plus les «vieilles» qu'on avait. «On cherche à demeurer coquette, on s'habille jeune. Nos proches ne réalisent donc pas qu'on vieillit quand même. Ils ne comprennent pas que non, ça ne nous tente pas de conduire seules, l'hiver, jusqu'en Gaspésie.»

Le magazine Le Bel Âge, avec ses chroniques sur les crèmes antirides, sur la lutte aux varices et sur les liftings, illustre combien vieillir, c'est de l'ouvrage.

«Dans les sites de rencontre, les femmes qui cherchent un compagnon se font dire de ne jamais révéler qu'elles ont plus de 60 ans, relève Mme Martel. Avant, les vieux qui sortaient avec des petites jeunes, ça se voyait à Hollywood, mais là, on dirait que ça nous rattrape. Prenez Jean-Pierre Ferland qui sort avec une femme de 40 ans!»

Sylvie, qui préfère taire son nom de famille, le constate aussi. «Mon père, qui a 90 ans et qui jouait au tennis jusqu'à récemment, sort avec une femme qui en a 58. Il a toujours eu l'air jeune, et il a d'ailleurs menti sur son âge quand il l'a rencontrée. Et jamais, au grand jamais, il n'aurait flirté avec une femme de son âge!»

En bonne baby-boomer, Sylvie a bien vécu - «j'étais une cliente assidue du Thursday's» - et admet s'être usée un peu prématurément. À 64 ans, elle n'a plus la santé et elle n'a pas envie de performer, «comme cette amie de Montréal qui fait des triathlons à 75 ans».

Béatrice Picard, notre Marge Simpson nationale, ne fait pas dans le sport, mais à 83 ans, elle foule toujours les planches et il lui arrive d'abattre des semaines de travail de 60 heures. À l'écouter parler, ce qui l'épuise, c'est de tenir à bout de bras certaines personnes âgées de sa connaissance qui n'ont pas le goût de grand-chose. Mais qu'on ne se méprenne pas. «Quand je me lève, certains matins, j'ai 108 ans!»

Le sociologue Richard Lefrançois, professeur associé à l'Université de Sherbrooke, relève deux cas de figure: ces dynamos qui n'arrêtent pas et ceux qui ont envie de se poser un peu. «Il y a quelques années, je donnais une conférence sur l'importance pour les personnes âgées de rester actives. Un homme a levé sa main et il a demandé: «Mais est-ce correct de ne pas vouloir aller au gym, de ne pas avoir le goût de faire trop de bénévolat et d'avoir envie, souvent, de regarder tomber la neige?»»

Tant qu'on ne s'isole pas, qu'on ne devient pas dépressif ou au contraire, qu'on ne s'illusionne pas sur sa mortalité, chacun fait comme il le sent, rappelle M. Lefrançois.

Le problème, c'est qu'il y un «déni de la vieillesse» très fort chez un grand nombre de baby-boomers qui avancent en âge. «On ne veut pas vieillir, on refuse la mort, et les personnes âgées dans les publicités et les magazines sont presque toujours de très jeunes vieux.»

Dans le magazine Time, en 2009, Catherine Mayer inventait le mot «amortalité» pour définir cette idée voulant que la vieillesse soit «out» et que l'on dispose aujourd'hui de tout un arsenal pour la combattre.

De fait, constate Richard Lefrançois, «grâce à de bons soins de santé, on est vieux de plus en plus tard et de moins en moins longtemps. Ce n'est pas comme à une certaine époque où l'on se faisait vieux dès ses 55 ans. De nos jours, cela n'arrive souvent que vers 75 ans... et l'on meurt parfois cinq ans plus tard».

Mais s'il vous plaît, docteur, pas trop ridé et en ayant résisté aux lois de la gravité?

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 20:48

La Tribune (Sherbrooke, Qc)
Opinions, samedi, 4 septembre 2010, p. 19
Les grands enjeux


NDLR - Chaque samedi en page éditoriale, nous publierons un texte d'analyse écrit par un spécialiste de l'Université de Sherbrooke sur des grands enjeux de société qui nous préoccupent. Nous toucherons de nombreuses questions concernant l'immigration, le vieillissement de la population, les finances publiques et la politique américaine.

 

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MICHÈLE VATZ-LAAROUSSI

Professeure au département de service social de l'Université de Sherbrooke, Michèle Vatz-Laaroussi effectue des recherches sur l'immigration, les politiques d'accueil et les stratégies d'intégration des familles depuis une vingtaine d'années. Elle a créé le Réseau international de recherche sur l'immigration en dehors des grands centres, est membre du Centre des études ethniques des Universités de Montréal (CEE TUM) et co-dirige le domaine "collectivités d'accueil" pour le Centre Métropolis du Québec. Elle participe aussi au programme de maîtrise en médiation interculturelle de l'Université de Sherbrooke.

 

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RICHARD LEFRANÇOIS

Professeur associé à l'Université de Sherbrooke, le sociologue Richard Lefrançois connaît une nouvelle carrière publique comme spécialiste en gérontologie. Lui-même pré-boomer, il a publié plusieurs ouvrages, dont les plus récents sont Les nouvelles frontières de l'âge en 2004 et Vieillesses oubliées en 2009. Il prononce aussi des conférences sur le vieillissement de la population et tient un blogue à http://tribune-age.over-blog.com/

 

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LUC GODBOUT

Luc Godbout est professeur au département de sciences comptables et fiscalité de la faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke. Il est chercheur principal en finances publiques à la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques et chercheur régulier au Centre de recherche sur le vieillissement, deux établissements de l'Université de Sherbrooke. Depuis 2006, il a codirigé quatre ouvrages publiés aux Presses de l'Université Laval. Enfin, Luc Godbout commente régulièrement les finances publiques québécoises dans les médias.

 

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GILLES VANDAL

Gilles Vandal est professeur à l'Université de Sherbrooke depuis 1978 et s'est associé à l'École de politique appliquée de cette même institution en 2007. Auteur de plus de 30 articles scientifiques, dont plusieurs dans des revues internationales, Gilles Vandal s'est fait connaître comme spécialiste des États-Unis, analysant leur histoire, leurs institutions, leur système politique et la politique extérieure états-unienne. Il travaille présentement à la rédaction d'un ouvrage portant sur le président Barack Obama et sur la guerre en Afghanistan.

 

© 2010 La Tribune (Sherbrooke, Qc). Tous droits réservés.

Numéro de document : news·20100904·TB·0022

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 22:00

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE, 3 août 2010

 

À court terme, dans le contexte actuel de l'emploi, le recul des âges en vue de prendre une retraite assurément pourrait nuire aux jeunes qui veulent se tailler une place intéressante sur le marché du travail.

C'est le moyen et long terme qui est le plus préoccupant, parce la masse des retraités va aller croissant et le pourcentage des SENIORS qui vont faire de leur retraite « une deuxième vie au travail » demeurera faible. La désincitation à demeurer au travail va aller croissant avec l'âge et l'argent supplémentaire offert ou gagné jouera de moins en moins comme leurre ou appât. Finalement, les âges de la vie sont ce qu'elles sont : le goût (ou dégoût) du travail, le stress et une moins bonne santé sont des déterminants majeurs dans la décision de se remettre au travail une fois à la retraite.

L'apport des SENIORS à l'économie est considérable et le deviendra encore plus après 2020, puisque les plus de 60 ans représenteront près de 25 % de la population totale au Québec. Par leurs besoins spécifiques et leurs dépenses de consommation, ils seront à même d'amener et de développer de nouveaux secteurs de l'économie québécoise; par exemple, des logements adaptés, la domotique, des technologies de communication et de suivi appropriées, des services adaptés aux aînés, et combien d'autres produits nécessaires dans les cas de perte d'autonomie,…

Je pense que M. Lefrançois perçoit très bien les failles de l'analyse centré sur le recul des âges de la retraite. Je reprends ce que je disais dans le posting précédent : il faut repenser l'économie en étant moins intensif en main-d'œuvre dans tous les secteurs de l'économie et plus intensif dans l'utilisation des technologies et des rendements qui y sont associés. Former une main-d'œuvre hautement qualifiée dans tous les genres de métiers et de professions est une nécessité absolue dans ce genre de problème. Les SENIORS pourraient alors intervenir avec leur expérience et expertise comme formateurs ou mentors, comme le soulignait M. Lefrançois.

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 08:12

Karine Gagnon,

Le Journal de Québec, mardi 3 août 2010

 

Recul de l'age-02

 

Loin d’être une panacée, le recul de l’âge de la retraite pourrait même nuire aux jeunes sur le marché du travail si les conditions ne sont pas améliorées.

 

C’est du moins ce que craint Richard Lefrançois, sociologue, professeur retraité de l’Université de Sherbrooke et chercheur au centre de recherche sur le vieillissement de l’Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke. « Cette question de l’âge de la retraite vient brasser des braises sur le feu, des braises de valeurs, analyse M. Lefrançois. C’est une bonne idée, de reculer l’âge de la retraite, surtout pour des gens qui adorent leur travail. Mais il faut faire attention. »

 

Attention de ne pas faire en sorte « qu’en donnant ces avantages aux aînés, en leur permettant de travailler, qu’on n’enlève pas des emplois aux jeunes et qu’on ne les précarise pas en faisant tirer les échelles de salaires vers le bas, ou les conditions de travail vers le bas, avertit M. Lefrançois. La porte serait grande ouverte en disant, eux (les aînés) ne sont pas exigeants, ils n’en demanderont pas beaucoup. »

 

Les personnes âgées pourraient en effet être tentées de dire qu’elles sont prêtes à travailler pour peu. « Il ne faudrait pas que ça nuise à l’avancement dans l’entreprise des jeunes, expose M. Lefrançois. Si les vieux ne sortent pas, il n’y a plus de place pour les jeunes qui veulent entrer. »

 

Retraite à la carte

M. Lefrançois croit qu’il faudrait instaurer un système de « retraite à la carte ». On modulerait la retraite, en mettant en place des incitatifs pour garder les gens en emploi. « Il faut dire aux gens qu’ils n’auront pas de pénalité, mais aussi instaurer des programmes pour inciter les employeurs à plus de souplesse, avec des horaires qui soient variables. Il faut aussi changer les mentalités afin que les aînés puissent devenir des mentors, des formateurs. »

Le sociologue estime qu’il faut cesser d’analyser la question des retraites de façon cloisonnée et comptable. « Il ne faut pas oublier non plus que le bénévolat des aînés représente six milliards de dollars au Québec, alors qui fera du bénévolat? Est-ce qu’on va engager du monde et on va les prendre où? »

 

M. Lefrançois est par ailleurs d’avis que les solutions qui devraient être envisagées devraient l’être à travers un métissage des générations. En d’autres termes, on devrait impliquer les jeunes et les aînés dans la réflexion.

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 22:09

La Tribune (Sherbrooke, Qc)
Cahier spécial, vendredi, 14 mai 2010, p. S2
Mieux vieillir

 

Gougeon, François

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Photo de Richard Lefrançois

 

Un vieillissement bien réussi, c'est possible. Mais dans les différentes étapes de cette portion de vie, il faut que les "nouveaux explorateurs du temps" puissent relever les défis qui l'accompagnent.

 

Le sociologue à la retraite Richard Lefrançois, qui connaît une nouvelle carrière publique en s'intéressant à la gérontologie, définit cette "architecture de la vie d'aîné" en trois séquences.

 

La première, la "pré-vieillesse", concerne les 50 à 64 ans, qui doivent apprendre à gérer la transition vers la retraite. "Une bonne préparation à la retraite, ce n'est pas juste au plan économique mais dans une réflexion en profondeur, sur comment meubler son temps libre et ainsi de suite... Je trouve qu'il n'y a rien de plus triste que des retraités mal préparés, qui n'ont pas trouvé un nouveau sens à leur vie et qui passent leurs journées à errer dans un centre commercial", illustre l'auteur de Vieillesses oubliées et de Les nouvelles frontières de l'âge.

 

Pour la seconde séquence, celle de la "petite vieillesse", soit les 65-79 ans, le focus doit être mis sur le maintien de l'autonomie physique et psychique. "C'est un gros défi et ce n'est pas simple, surtout si plus jeunes les bonnes habitudes n'ont pas été prises", précise M. Lefrançois.

 

Enfin, dans la structure de la "grande vieillesse", chez les 80 ans et plus, le défi porte sur l'importance de compenser les pertes. "Plus on avance en âge et plus notre aire de rayonnement rétrécit. C'est par exemple la perte du droit de conduire, les réseaux sociaux qui s'amenuisent, le risque d'isolement. Ces grands aînés doivent trouver le moyen de combler ces pertes en faisant des activités significatives qui interpellent leurs compétences et leurs capacités. Et comme de nos jours la société n'est plus structurée comme avant autour de la paroisse, du quartier ou de la famille élargie, ce soutien se retrouve dans les réseaux et les associations", résume Richard Lefrançois.

 

Travailler ou non

Précisant bien que cette présentation schématise une réalité beaucoup plus complexe, avec sa multitude de situations particulières, le chercheur s'arrête plus particulièrement sur celle du travail après la retraite.

"Contrairement à la réflexion de Castonguay et Laberge (NDLR: qui favorise le maintien au travail après 65 ans), je suis ambivalent. C'est généralement par obligation financière et parce qu'ils s'ennuient et n'ont pas développé d'autres champs d'intérêt que des gens doivent travailler plus longtemps ou retourner sur le marché du travail. Dans certains cas, ça donne lieu à des situations d'exploitation, comme ces gens très compétents qui se retrouvent dans des commerces au salaire minimum... Il y a un gros dilemme actuellement entre des forces qui poussent pour le maintien en emploi de futurs retraités et d'autres forces qui voudraient que ces gens sortent au plus vite du marché du travail car ils ne sont pas assez productifs, on les accuse de voler la place aux jeunes et ainsi de suite", émet M. Lefrançois.

 

Sans oublier que plus ils restent longtemps au travail après l'âge normal de la retraite, plus la société se prive de précieux bénévoles: aidants naturels, mentors et accompagnateurs...

 

Illustration(s) :

Imacom, Claude Poulin
Selon le sociologue Richard Lefrançois, "c'est généralement par obligation financière et parce qu'ils s'ennuient et n'ont pas développé d'autres champs d'intérêt que des gens doivent travailler plus longtemps ou retourner sur le marché du travail".

 

(c) 2010 La Tribune (Sherbrooke, Qc). Tous droits réservés.

Numéro de document : news·20100514·TB·0068

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 18:51

Le Reflet du Lac (Magog), no. Vol: 22 No: 21
Actualités, jeudi, 25 mars 2010, p. 12

 

Mathieu Courchesne

 

Fatigués, nos aînés? Bien au contraire, ils sont plus dynamiques que jamais et ils entendent bien le démontrer à l'occasion du Forum des aînés 2010, qui se tiendra le mardi 11 mai à l'aréna de Magog.

Les organisateurs de l'évènement souhaitent encore cette année montrer une image positive du vieillissement. Organisé par la Table de concertation des aînés de la MRC de Memphrémagog, le Forum se déroulera sous le thème "Aînés et engagés".

"Les personnes plus âgées sont des ressources beaucoup plus qu'un fardeau", croit Richard Lefrançois, professeur associé à l'Université de Sherbrooke et chercheur de l'Institut universitaire de gériatrie (CSSS-IUGS).

Maintenant lui-même à la retraite, M. Lefrançois présentera, dans le cadre du Forum, une conférence intitulée "Les aînés, ardents défenseurs d'une société meilleure". Selon lui, les personnes plus âgées apportent énormément à la société. "C'est assez ironique de voir que notre société fait des progrès pour allonger la vie, mais que, en même temps, elle semble avoir peur du vieillissement."

Il affirme que les aînés font rouler l'économie, qu'ils transmettent aux autres générations le patrimoine et la culture et qu'ils peuvent également servir de mentor. "Il ne faut pas oublier que les personnes âgées font beaucoup de bénévolat. Elles s'impliquent donc socialement."

Le bénévolat, Ghislaine Blouin connaît ça. Malgré ses obligations familiales et son travail, elle a passé pratiquement tous ses temps libres à l'hôpital de Magog au cours des 45 dernières années. Elle sera d'ailleurs honorée à l'occasion du Forum des aînés. "C'est gratifiant d'être honorée ainsi, s'exclame-t-elle. Mais si j'ai pu faire autant de bénévolat, c'est parce que j'avais de bonnes personnes autour de moi. J'ai été gâtée dans la vie. Quand on reçoit, il faut donner."

Si, au début, elle ne faisait que changer les fleurs dans les chambres et apporter des magazines aux patients, elle s'est rapidement mise à piloter différents projets pour l'hôpital. "On me disait souvent que ça serait mieux si j'avais ma chambre à l'hôpital, affirme-t-elle. J'étais toujours là."

Outre l'hommage à Ghislaine Blouin et la conférence de Richard Lefrançois, le Forum proposera des témoignages, des kiosques d'informations et de la danse en ligne.

Les billets, en vente au coût de 7 $, incluent l'accès à l'aréna et le repas. Ils sont en vente dans les centres d'action bénévole, dans les clubs de l'âge d'or, à l'AQDR et à la réception du Centre de santé et de services sociaux de Memphrémagog. La fin de la vente des billets est prévue pour le vendredi 7 mai 2010 à midi.

redaction.reflet@transcontinental.ca

Illustration(s) :

Le comité organisateur du Forum des aînées 2010, qui se tiendra le mardi 11 mai dès 8 h 30 à l'aréna de Magog. (photo: Mathieu Courchesne)

© 2010 Le Reflet du Lac (Magog). Tous droits réservés.

Numéro de document : news·20100325·JN·0017

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 17:25

Un article paru sur ce site : http://jobboomblog.com/2010/04/27/eternels_les_boomers

sous la plume de Christine Lanthierimage

 

Voilà plusieurs années que l’on se fait rebattre les oreilles avec la retraite imminente des babyboomers. Or, de récentes données de l’Institut de la statistique du Québec laissent croire que les travailleurs les plus âgés n’ont pas encore dit leur dernier mot.
En 2009, alors que le Québec en pleine récession perdait 37 500 emplois (soit 1% de tous les jobs de la province), les 55 ans et plus en obtenaient à eux seuls 30 500, une hausse de 5,4 % par rapport à l’année précédente.
Si bien que, pour la première fois depuis que l’on compile des statistiques à ce sujet, le nombre de 55 ans et plus en emploi (597 200) a dépassé celui des 15-24 ans (539 900)! Le facteur démographique y est pour beaucoup (les boomers sont les plus nombreux de la pyramide des âges), mais il n’explique pas tout.
Certes, le Québec est encore le paradis des retraites anticipées, comme le déplorait en janvier dernier un rapport du CIRANO intitulé
La longévité : une richesse . À peine un tiers des Québécois de 55 ans et plus sont sur le marché du travail, un taux d’activité sous la moyenne canadienne, qui est de 36 %.
Toutefois, leur progression à ce chapitre est constante depuis 2002. D’autant plus que la récente crise financière en a contraint certains à prolonger leur vie active. Selon un
sondage de la Régie des rentes du Québec, le fait de voir ainsi fondre leurs économies a poussé 30 % des 55-64 ans à retarder l’âge auquel ils prévoyaient dire bye bye boss.
Et que font-ils en attendant? Une
analyse du CETECH montre que les gains d’emplois des 55 ans et plus entre 2008 et 2009 ont été particulièrement élevés du côté du commerce (+ 22 %) et du travail autonome (+ 16 %). Comme si, contraints de continuer à travailler, plusieurs avaient créé leur propre emploi ou réussi à convaincre un gérant de magasin que leur longue expérience en valait le coup.
Que ce soit par envie de poursuivre l’œuvre d’une vie ou par manque de chance (ou de prévoyance) au plan
financier, les travailleurs plus âgés prendront peut-être le chemin de la Floride un peu moins vite dans les années à venir. Une forte proportion (44 %) de Québécois envisagerait même de continuer à travailler après 65 ans.
Comme l’écrivait récemment un représentant du Conference Board, le marché du travail de
2020 pourrait donc ressembler davantage à un cocktail intergénérationnel qu’à une déferlante de relève.
Toutefois, fait remarquer le sociologue
Richard Lefrançois, les boomers ne resteront pas à n’importe quel prix. Cette génération qui s’est battue pour obtenir de meilleures conditions de travail connaît sa valeur et n’a que faire des emplois précaires et mal payés.
De quoi compliquer l’équation que doivent résoudre les employeurs déjà aux prises avec les revendications des Y.

 

COMMENTAIRES DE RAYMONDE TREMBLAY

Les fameux ^boomers^, même le nom commence à me déranger car il est à connotation négative dans notre cas à nous les 50 à 60 ans. On ne parle que des 60 ans et plus finalement. Ceux qui n'ont eu que les miettes et qui doivent en arracher encore pour trouver un travail convenable parce que les 60 ans et plus ne quittent pas le leur, ils ont à peu près les mêmes compétences que nous et ont tout raflé, les bons emplois au gouvernement (car n’oublions pas que le gouvernement a créée ces emplois spécialement pour eux à l’époque sinon plusieurs en auraient arrachés, pas vrai?) la généreuse pension qui s'en vient, les avantages sociaux et ceux de l'ancienneté, leur maison est payée heureusement et peuvent même la rénover tous les ans et tout va bien.
Avons-nous une idée de ce que les 50-60 ans vivent? Les employeurs ne s'intéressent pratiquement pas à eux car ils veulent des jeunes avec des diplômes et avec l'espoir qu'ils vont travailler longtemps chez eux avant de prendre leur retraite. Nous sommes même victimes de discrimination. Même des emplois à la fonction publique nous sont refusés pour cette raison.
Savez-vous que justement à cause du très grand nombre de ces boomers les plus jeunes d'entre eux ont même dû s'exhiler dans les années 1980 parce que les plus vieux avaient commencé à exiger des cartes pour la construction (ce qui n'est pas dit ici c'est que plusieurs d'entre eux n'avaient jamais tenu un marteau et ils obtenaient leur carte) alors lorsque le soit disant bassin était plein il n'y en avait plus pour les autres! Nous avons dû partir vers l'Alberta ou l'Ontario pour survivre. Ensuite pour certains qui avaient le mal du pays et qui revenaient après 5 ans ou 10 ans c'était encore pire parce que traités en étrangers évidemment. On venait d'ailleurs et on ne nous acceptait pas surtout si on était encore sur le marché du travail.
Plusieurs des 50-60 ans sont de très bons travailleurs manuels avec des compétences souvent exceptionnelles mais qui ne sont pas mis à contribution sur le marché du travail parce qu’ils n’ont pas obtenu leur secondaire V ou qu’ils n’ont pas assez de ¨papiers démontrant leur compétence¨. Ils obtiennent de peine et de misère des emplois souvent mal payés, instables parce que temporaires ou sur appel. Ils n’obtiennent aucune reconnaissance et sont constamment menacés par les plus jeunes qui poussent derrière et qui ont des beaux diplômes. Des emplois qui requièrent de l’expérience, du savoir-faire et surtout de la logique et de la débrouillardise sont donnés aux plus jeunes sous prétexte que 50-60 ans vont partir pour leur retraite trop tôt et que ça ne vaut pas le coup de les prendre. De quelle façon pouvons-nous gagner notre vie en attendant cette fameuse retraite qui ne viendra probablement jamais vu le contexte financier et l’incapacité de se ramasser quoi que ce soit? Nous ne sommes pas du bétail mais sommes traités ainsi. Pourquoi on ne parle pas de nous? Et où êtes-vous les autres 50-60 ans? Parlez-nous de votre vie et de vos espoirs futurs. Et SVP demandez à ceux qui ont décidé de tout classer et de nous juger, de nous donner un autre nom que les ¨boomers¨ nous méritons mieux que ça pas vrai?
Et vous les jeunes qui êtes tanné des vieux qui prennent vos jobs, vous avez raison mais ce sont les 60 ans et plus qui ont pris leur retraite ou leur semi-retraite et qui travaillent pour le FUN! Ils n’ont pas besoin d’argent, leur vie est faite et tout va bien, ils travaillent pour se désennuyer car ils ne connaissent pas autre chose que le travail pour se stimuler ces gens-là vous le savez. Ils sont tellement travaillants, assidûs et fidèles à leur employeur. Alors arrêtez de nous en vouloir à nous.
Et vous le gouvernement qui nous avez mis de côté car vous voulez plaire à ceux qui ont justement des beaux plans de retraite et de l’argent à dépenser pour faire rouler votre belle économie basée sur la consommation et le tourisme. Vous qui ne voulez plus nous donner de formation car nous ne sommes pas la relève évidemment. Vous ne désirez pas investir dans notre peu d’avenir qu’il nous reste, je vous demande d’ouvrir grand vos yeux car vous passez à côté de beaucoup de talent et de gens très compétents malgré l’absence de diplôme. Notre société est malade et ne guérira certainement pas tant et aussi longtemps qu’on ne reconnaîtra pas l’utilité de tous . N’oublions jamais que le travailleur manuel est aussi important que le travail intellectuel. Sans les deux nous n’irons pas loin (et c’est ce qui se passe présentement). Avant d’aller chercher des travailleurs de l’extérieur, regardez un peu dans le bassin d’ici mais svp regardez avec l’esprit ouvert et vous verrez la richesse et l’abondance de talents .Respectez l’un et l’autre et confiez la tâche à la bonne personne et vous verrez un énorme changement autour de vous.
À bon entendeur salut!

Permalien 2010-04-28 08:28:38

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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 21:03

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SHERBROOKE - Les médias parlent abondamment des difficultés des jeunes, "x", "y" ou "z", des problèmes d'itinérance, de prostitution et de drogue, mais qu'en est-il chez les 55 ans et plus?

 

Avec "Vieillesses oubliées", publié aux Éditions GGC, Richard Lefrançois se penche sur les conditions de vie souvent très précaires des "aînés", qu'ils soient itinérants, immigrants, analphabètes ou joueurs compulsifs.

 

"On a une image un peu idyllique de l'âge de la retraite. Je me suis dit que comme sociologue, au lieu de faire un tableau idéal ou misérabiliste, je présenterais des tranches de vie: les 50-65 ans, les 65-80 ans et les 80 ans et plus", indique ce professeur associé de l'Université de Sherbrooke et retraité.

 

Plutôt qu'une réflexion globale sur le vieillissement, ce qu'il avait fait en 2004 dans son ouvrage "Les nouvelles frontières de l'âge", M. Lefrançois explore ici le phénomène de la précarisation chez les aînés, ses fondements historiques, l'itinérance, les déficiences du filet social, tout comme les coûts humains et sociaux.

 

"En tant que sociologue dans un milieu médical (l'auteur a été chercheur en gérontologie), j'ai accordé de l'importance à la santé physique et psychologique. Autrefois, on parlait de cancers et de problèmes cardiaques, c'est encore là, mais aujourd'hui il y a de nouvelles maladies comme l'Alzheimer, l'ostéoporose et la détresse psychologique", explique-t-il.

 

"Les vieillesses oubliées, il y en a plusieurs. La fragilité économique ouvre la porte aux autres fragilités. Le livre est basé sur des témoignages qui exposent les conséquences sur la santé, la famille et l'espérance de vie", ajoute-t-il.

 

L'ouvrage de plus de 300 pages ratisse large et offre un portrait saisissant de la réalité sociale et économique des 55 ans et plus.

 

L'auteur propose également des pistes de solutions, dont l'élargissement de la recherche en gérontologie aux phénomènes de l'itinérance, de la toxicomanie, de l'immigration et du jeu pathologique, notamment.

 

"La génération des 50-65 ans est celle qui me préoccupe le plus parce que le monde est en transformation radicale avec la mondialisation et les délocalisations d'entreprises. Beaucoup vont bien vieillir mais d'autres non. Par exemple le revenu individuel moyen des retraités au Canada est de seulement 16 000 $ par année ", illustreRichard Lefrançois.

 

Bien que l'auteur présente des situations et des données au plan québécois, il a aussi recueilli des témoignages à Sherbrooke.

 

Et ceux que l'on nommait autrefois les "clochards" proviennent de toutes les classes de la société.

 

"Entre 20 et 25 pour cent ont 50 ans et plus", rappelle M. Lefrançois.

 

Ces gens, souvent considérés comme un "fardeau" pour la société ont pourtant un bagage de vie, une expérience professionnelle, dont ils pourraient faire profiter la société, ne serait-ce qu'en tant que bénévoles.

 

"Il y a des gens qui quittent (le monde du travail) parce qu'ils le veulent, parce qu'ils ont atteint l'âge de la retraite. Mais il y aussi ceux qui n'ont pas eu d'autre choix que de partir, pour différentes raisons,et qui se retrouvent en marge", explique l'auteur.

 

Et malgré les pénuries de main-d'oeuvre qui s'annoncent, les entreprises semblent réticentes à faire appel aux aînés.

 

"Certains ont des problèmes de santé. Mais, on est dans un monde compétitif, technique... Est-ce qu'on va former un gars de 60 ou 62 ans en sachant qu'il va rester pour seulement quelques années?", demande M. Lefrançois.

 

"Il y a aussi des préjugés, selon lesquels les vieux sont moins efficaces et c'est encore pire dans le cas de immigrants", dit-il.

 

Richard Lefrançois, on s'en doute, se passionne pour le phénomène de la vieillesse et les conditions de vie des aînés, lui qui rêve d'un "laboratoire" sur le vieillissement.

 

"Après avoir écrit beaucoup d'articles, j'ai voulu en quelque sorte laisser un héritage intellectuel aux jeunes et aux formateurs", résume-t-il.

 

denis.dufresne@latribune.qc.ca

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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 19:36

La Tribune, 10 juin 2008

Monsieur Richard Lefrançois,

Le propos que vous teniez, dans La Tribune de samedi, est éclairé et pertinent. Le gouvernement du Québec partage au plus haut niveau cette préoccupation face à ce phénomène persistant dans nos sociétés occidentales qui consiste à considérer les aînés comme des gens dépassés, inutiles, voire des poids sociaux dont on pourrait bien se dispenser.

Il y a un peu plus d'un an, le premier ministre Jean Charest donnait suite à un engagement électoral en procédant à la nomination d'un ministre spécifiquement responsable des aînés. J'ai eu le bonheur d'être désignée à ce poste. Dans le mandat que m'a confié le premier ministre, on retrouve, en priorité, la lutte à l'âgisme sous toutes ses formes. Non seulement j'acquiesce d'emblée à cette mission, mais j'en ai fait une priorité personnelle.

Sachez, Monsieur Lefrançois, que je suis fière de combattre l'âgisme autant au profit de la communauté d'accueil que pour toutes celles qui composent notre magnifique mosaïque nationale. La lutte à l'âgisme fait fi des origines ethniques ou culturelles. Toutes les couches de notre société sont interpellées et je me fais fort de m'impliquer personnellement dans ce changement de mentalité.

Le 4 juin dernier, je participais à la 3e Conférence internationale sur le vieillissement dans les sociétés francophones et je crois avoir indiqué haut en fort la nécessité de sensibiliser la population aux effets néfastes de l'âgisme et de donner aux personnes aînées toute la place qui leur revient dans nos sociétés contemporaines. Ces préjugés constituent un frein à la participation active des aînés dans leur milieu de vie.

Concrètement, notre gouvernement a diffusé une campagne de publicité sociétale au printemps pour mettre en valeur l'importance de la contribution des aînés à la vie communautaire, à la vie familiale et au développement du Québec en général.

Nous avons aussi annoncé une mesure de 25 millions $ sur cinq ans pour encourager les initiatives locales visant à accroître le respect envers les aînés et à briser l'isolement qui les afflige trop souvent. Mais, ni la ministre ni le gouvernement ne peuvent à eux seuls régler tous les problèmes. Nous devons compter sur des partenaires comme vous qui n'hésitez pas à lever le voile sur cette clientèle immigrante, victime d'âgisme, et à l'évidence plus fragilisée par les barrières linguistiques, sociales ou religieuses.

Le 15 juin, nous tiendrons la Journée internationale de sensibilisation pour contrer les abus envers les personnes aînées. Cette journée marquera le départ d'une nouvelle campagne gouvernementale de sensibilisation aux abus et à la maltraitance envers les aînés.

Pour notre gouvernement, ces démarches sont de la première importance. Notre message est clair concernant ces abus et toutes les formes d'âgisme: "Tolérance zéro!"

Comme ministre responsable des Aînés, j'ai un rêve. Celui de bâtir, avec des gens comme vous, Monsieur Lefrançois, un Québec où il fera bon vieillir, peu importe son origine. Je pense que vous partagez ce rêve avec moi. Ensemble, réinventons la vieillesse.

Marguerite Blais

Ministre responsable des Aînés

(c) 2008 La Tribune (Sherbrooke, Qc). Tous droits réservés.

 

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